Quatre loups détectés dans l'Hérault, mais aucune meute, selon le comité départemental de suivi

Selon le dernier bilan du comité départemental loup, quatre loups sont désormais présents dans l'Hérault, dont deux dans le Larzac. Aucune meute n'a été détectée pour le moment sur le territoire.

Le comité départemental "loup" a fait le point de la situation sur la présence de cet animal sauvage dans le département de l'Hérault, mardi 15 février, en préfecture de Montpellier.

Selon cette instance, qui réunit les représentants des services de l’État, des collectivités territoriales, de la profession agricole et des associations de protection de la nature, depuis 2014, les loups, venus des Alpes, sont en train de coloniser l’Hérault.

Mais sur une population globale en France estimée à 624 individus, seuls quatre d'entre eux sont désormais présents dans le département.

Deux loups sur le Larzac

Depuis janvier 2022, deux  loups ont été identifiés ensemble, à différents endroits sur le Larzac. Ce sont des pièges-photos des services de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et de l’Office français de la biodiversité (OFB) qui en ont apporté la preuve.

On ignore s'il s'agit d'un couple, car le sexe de ces deux animaux sauvages n'ont pas été identifiés.

Deux autres individus ont été repérés : l'un dans le Caroux et l'autre, un mâle, dans le Somail, massifs situés au dans le parc naturel régional du Haut-Languedoc.

 

Néanmoins, selon le bilan du comité, "aucune meute n’est présente dans le département."

 

 

Une bonne nouvelle pour la faune sauvage ?

Cette confirmation de la présence de plusieurs loups dans l'Hérault réjouit l'héraultais Alain Ravayrol, qui participait à la réunion du comité en tant qu'expert en faune sauvage.

Dans l’absolu, la présence du loup est une bonne nouvelle : cela prouve qu’il reste encore un peu de place pour la faune sauvage dans notre département, mais ce n’est pas forcément un indice de la bonne santé de la biodiversité.

Alain Ravayrol,

expert en faune sauvage

Selon lui, le véritable enjeu est ailleurs, il faudrait plutôt remettre en question "notre modèle agricole actuel qui  détruit tout sur son passage."

Concernant la filière ovine, dans l’Hérault, "pour l’instant, la situation est relativement apaisée" selon ce spécialiste, "on est loin de la pression des Alpes, mais le sujet reste très conflictuel."

Une centaine de bêtes attaquées par le loup 

Selon le décompte du comité, en ce qui concerne la prédation et l'indemnisation des dommages en 2021, la situation est la suivante :

  • 14 élevages héraultais ont été victimes de prédations du loup,
  • sur les 33 constats réalisés par l’OFB, 26 attaques sont classées possiblement en lien avec le loup, 
  • le bilan est de 64 animaux tués et 26 blessés,
  • ces prédations ont donné lieu à 22 000€ d’indemnisations pour les professionnels de l’élevage (près de 4 M€ au niveau national).

Dans l’Hérault, pour protéger les troupeaux, on a opté pour des chiens de défense et des clôtures électrifiées. En 2021, 38 000€ de crédits européens ont été mobilisés pour aider les éleveurs à se protéger.

Actuellement 31 communes héraultaises bénéficient de ces aides. Elles passeront à 41 dès 2022. 

Des tirs de défense mais aucun loup tué

Dans cette quarantaine de commune, les éleveurs ont le droit de pratiquer principalement des tirs de défense "simple" :

- 18 arrêtés de tirs de défense ont été délivrés dans le département,

- parmi ces tirs, deux autorisent le tir de défense renforcé, avec plusieurs tireurs simultanément.

"Ces tirs de défense sont très encadrés et visent à défendre le troupeau uniquement en cas de prédation", précise le communiqué de la préfecture.

Ces dérogations n’ont pas donné lieu à des tirs mortels sur le loup dans l’Hérault depuis le retour de l’espèce dans le département voilà bientôt dix ans, selon le compte-rendu du comité. 

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