#BalanceTonBar : la parole se libère à Montpellier au sujet des violences sexuelles commises dans le monde de la nuit

En Belgique, un hashtag a été créé pour écouter les victimes d’agressions sexuelles dans les bars et boîtes de nuit. Le mouvement prend de l’ampleur : un compte Instagram a vu le jour la semaine dernière pour recenser les témoignages montpelliérains.

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La parole se libère dans le monde de la nuit aussi en France. Dans plusieurs villes, dont Montpellier fait partie, des comptes Instagram sont nés. 

Le mouvement #BalanceTonBar a vu le jour en Belgique suite à une série d'agression à Bruxelles au mois d'octobre. Les témoignages d'agressions sexuelles ou de drogue au GHB se multiplient et les patrons de bars sont épinglés. 

Une jeune femme belge de 23 ans, Maïté Meuss, est à l'origine de ce mouvement. A Montpellier c'est Anaïs, 26 ans, qui a pris les choses en main : "Je pense que ça va marcher, je reçois beaucoup de témoignages similaires."

Les moyens pour témoigner

Une semaine après avoir été créé, le compte Instagram Balance Ton Bar de Montpellier a près de 6000 abonnés. Il est possible de contacter la gérante du compte en direct via la messagerie Instagram.

Je publie un dixième des témoignages que je reçois. Quand je publie un message sur un établissement, dans la foulée je reçois pleins de messages de filles et de garçons qui confirment. Cela appuie comme quoi les témoignages sont vrais.

Anaïs, 26 ans, responsable du compte Balance Ton Bar à Montpellier

Autre option pour libérer la parole : le site offre la possibilité de témoigner anonymement. Seuls le nom du bar et la ville sont demandés. Aucune mention de l'identité de la victime n'est faite.

Les bars épinglés 

L'anonymat des victimes est préservé mais les lieux des dangers sont bien sûr cités. Certains bars reviennent à plusieurs reprises dans les témoignages montpelliérains :  le Rockstore, le Panama et le Chupitos. 

Contacté, le gérant du Panama n'a pas souhaité répondre à nos questions car cela "ne [l'] intéresse pas."

Le Rockstore est le bar le plus mentionné dans les messages que reçoit Anaïs : "Beaucoup de filles, victimes du videur, sont en train de contacter l'établissement et vont lancer une procédure judicaire."

Le Mélomane Club, situé au sud de la ville, a été cité à deux reprises dans les témoignages. Le bar a été mentionné à cause de son service de sécurité : "Une meuf de mon groupe rentre dans le viseur d'un videur, il dit tout haut "Quand c'est son tour elle je lui fouille la chatte." Il ne l'a pas fait, il l'a juste fouillée." L'équipe du Mélomane Club a pris l'alerte au sérieux et a réagit sur les réseaux sociaux : "Nous tenions à vous assurer que nous prenons très au sérieux ces accusations. C'est pourquoi à l'heure actuelle se tient une réunion pour [...] prendre les mesures nécessaires."

Le Chupitos se justifie

Le gérant du Chupitos, Loïc, a accepté de répondre à nos questions : "Ce n'est jamais arrivé avec le GHB, sinon j'aurais eu de gros soucis, ce ne sont que des témoignages qui le disent." Loïc assure que les shoteurs, spécialité servie dans son établissement, sont versés devant les clients. Il confie s'être réuni avec son équipe : "J'ai fait une grosse réunion avec mes cinq barmans pour vérifier si ça peut être vrai, ils ont tous leur copine, tout va bien. On n'a jamais eu de plainte directe."

La cause des trous noirs et des potentielles agressions sexuelles serait, selon le gérant du Chupitos, l'alcool : "Il ne faut pas confondre l'alcool vraiment fort à 40 degrés avec du GHB. On sert des shoteurs de 4cL très forts, vous en buvez 4 et vous avez déjà bu un quart de bouteille de vodka. Il y a souvent des filles et des garçons de 18 ans qui ne savent pas boire."

Loïc se dit partant pour utiliser les capotes de verres, qui sécurisent le contenu et empêchent d'y verser des drogues : "Je ferai tout pour que ça n'arrive pas." Or sur le format de ses verres ce n'est pas possible. Il ne sert que des shoteurs.

Un boycott des bars belges est prévu pour ce vendredi 12 novembre. "A Montpellier, ce sera aussi le cas si les établissements ne réagissent pas et ne prennent pas les mesures nécessaires" met en garde Anaïs.

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