Après des négociations éreintantes, l'Union Européenne et le Royaume-Uni ont conclu, jeudi 24 décembre, un accord historique sur leurs futures relations commerciales. Un soulagement pour les nombreux acteurs économiques qui exportent outre-Manche, notamment dans l'aéronautique et la viticulture.
Après plusieurs mois de négociations, et à quelques jours de la date fatidique du 31 décembre, l’Union Européenne et le Royaume-Uni ont finalement réussi à trouver un accord sur les conditions des futurs échanges entre le vieux continent et le royaume Britannique : «On a évité le chaos» selon Irène Tolleret, députée européenne du groupe Renaissance et ancienne maire de Fontanès dans l’Hérault.
L’un des principaux points positifs concerne les procédures douanières à l’entrée du Royaume-Uni pour les exportations depuis l’Union Européenne. Ainsi, il n’y aura ni quotas ni droits de douane. « A priori c’est un accord de libre échange, sans mise en place de taxes. On devrait pouvoir continuer à exporter dans les mêmes conditions» ajoute la députée.
En Occitanie, le secteur de l'aéronautique est celui qui exporte le plus vers le Royaume-Uni, (plus de 50% des exportations en 2018). Le deuxième est celui de l'agriculture avec notamment l'exportation des vins. Selon le conseil interpofessionnel des vins AOC (Appelation d'Origine Contrôlée) du Languedoc et des IGP (Indication Géographique Protégée) "Sud de France", le Royaume-Uni est, en terme de volume, le premier marché d'exportation des vins de la région à l'international.
Un accord confidentiel
Malgré la conclusion d'un texte de près de 2000 pages, il reste encore de nombreuses interrogations sur les nouvelles formalités administratives pour exporter au Royaume-Uni.
Hier, lors d'une conférence de presse, Michel Barnier, le négociateur en chef de l'Union Européenne sur le Brexit l'a confirmé : « Il y aura des vrais changements, notamment sur les déclarations à l'export et à l'import».
????Le Royaume-Uni a choisi de quitter l’Union européenne et le marché unique. De renoncer aux droits et avantages d’un État membre.
— Michel Barnier (@MichelBarnier) December 24, 2020
Notre accord ne réplique par ces droits et avantages. Il fonde un nouveau partenariat, que nous voulons juste et équitable. pic.twitter.com/L2thoS2I8X
Des changements pour l'instant inconnus des professsionnels concernés et même des élus européens comme le confirme Irène Tolleret : «L'accord global est aujourd'hui confidentiel, seules les équipes de négociations de chaque groupe politique en connaissent la totalité du contenu». D'après les premières informations des négociateurs, les formalités administratives devraient se rapprocher des celles pratiquées lors des échanges avec la Corée-du-Sud ou le Canada.
Quelques mois pour " tester" le texte
D'ici quelques semaines, l'accord devrait être voté par le Parlement Européen. Durant les premiers mois, les douanes britanniques ne devraient pas appliquer strictement les principes du texte finalisé le 24 décembre 2020.
L'objectif annoncé est de pouvoir laisser du temps aux entreprises de s'adapter, certains aspects pourraient être revus s'ils s'avèrent inapliquables dans les faits. Aussi, une clause de revoyure du texte est prévue au bout de 4 ans.