Boxer avec des mots, une activité proposée par une éducatrice sportive au gymnase du collège Arthur Rimbaud à Montpellier. Ou comment marier techniques de combat et joutes verbales.
Ils ont entre 6 et 8 ans, garçons et filles du quartier populaire de la Paillade, à Montpellier. Ensemble, ils ont enfilé les gants. Mais c'est un défi qui est aussi verbal, pour un travail tout en rimes et en esquives.
Les thèmes sont choisis par les jeunes boxeurs, comme, par exemple, le harcèlement.
"C'est quand quelqu’un se fait embêter tous les jours" explique Anouar, 8 ans, avant de décomposer la phrase en avançant les poings gantés à chaque mot.
Boxe, harcèlement : un projet pour apprendre à exprimer ses émotions et à se maîtriser.
"La plupart des enfants, à cet âge-là en boxe, ont tendance à taper fort et à être moins technique. Le fait de dire un texte en faisant un enchaînement, cela leur apprend à être plus technique et à être à la touche", détaille Laëtitia Monset éducatrice sportive et médiatrice sociale.
Cela leur permet surtout de mettre des mots sur leurs émotions, de pouvoir exprimer ce qu'ils ressentent. En ce moment, il y a beaucoup de harcèlement dans les écoles, beaucoup de violence et cela leur permet de dire ce qui ne va pas.
Laëtitia Monset éducatrice sportive et médiatrice sociale
Reprendre confiance en soi
Un travail important aussi pour Abdel, atteint d’un trouble autistique.
"J'ai découvert ce sport car je voulais me défendre" avoue Abdel. "Depuis le début d'année, je vois mon fils qui reprend confiance en lui et ses petits frères veulent maintenant faire comme lui" confirme la maman d'Abdel.
Et la pratique est appréciée par les familles.
"Cela leur permet de s'exprimer, d'enlever un peu de timidité" confie la maman d'Anouar.
"Il n'y a pas besoin de se battre avec les mains ou avec les pieds, mais se battre avec les mots, oui ! C'est encore mieux" conclut sa grande sœur.
Se connaître, comprendre et maîtriser ses émotions, ça peut donc aussi passer par un sport de combat.