De fortes gelées ont ravagé les cultures en France et en particulier l’Occitanie, la région la plus touchée de France en avril dernier. Les agriculteurs ont perdu jusqu’à 70% de leur récolte. Le gouvernement a dévoilé les détails de la mise en place de ce plan de soutien massif.
Le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie a qualifié cet épisode de pire catastrophe agroéconomique du 21ème siècle et a donc détaillé le plan conséquent d’un milliard d’euros pour répondre à cette situation exceptionnelle.
Tour d'horizon des principales mesures
- Il y a tout d’abord eu un fond d’urgence débloqué depuis mai. Il a permis d'aider les agriculteurs dont la trésorerie ne permettait pas de faire face aux dépenses immédiates. Au 30 juillet, 5 000 agriculteurs en auront bénéficié en France pour un montant de 14 millions d'euros. L'enveloppe globale s'élève à 20 millions dont 5 millions pour notre région.
- Le dispositif calamité agricole sera déplafonnée c'est-à-dire qu’il permettra de prendre en charge jusqu’à 40% des pertes contre 35% actuellement. Et les producteurs de fruits à noyaux qui ont perdu plus de 70% de leur récolte vont percevoir une avance dès maintenant. Pour ceux qui ne sont pas couvert par ce régime de calamités comme les viticulteurs ils auront un soutien similaire. Ils pourront également bénéficier d'une "perte de fond" jusqu'à 25% pour la perte de leur pied de vignes. Ces aides seront mises en place dès juillet.
- Le ministre a aussi annoncé une prises en charge de cotisations sociales à l'automne. Cette prise en charge est basée sur le taux de perte prévisionnelle des agriculteurs : jusqu'à 15 000 euros pour un taux de perte prévisionnel supérieur à 60%.
- Un soutien spécifique aux assurés a été annoncé pour un montant de 80 millions d'euros afin qu'ils conservent un avantage sur les non-assurés et ne soient pas tentés de résilier leur contrat.
- Ce plan sera ouvert aux entreprises qui se trouvent en aval de la filière comme les coopératives ou encore les entreprises de confiture qui sont elles aussi touchées par l’absence de récolte et dont l'activité dépend à 60% de la production agricole. Une enveloppe de 150 millions d'euros a été débloquée.
- Il y aura également du chômage partiel pour près de 4 500 salariés en France.
- Enfin des exonérations de taxe sur le foncier non bâti que payent les agriculteurs pour leur terre sont également prévus.
Toutes ces aides seront étalées dans le temps car elles se matérialiseront au moment de la vente des produits, soit dans plusieurs mois selon les cultures.
Ce milliard d'euros montre la volonté de l'Etat d'accompagner les agriculteurs qui ont subi des pertes très conséquentes mais il ne suffira pas. Beaucoup d'entre eux ont subi de multiples sinistres avec le gel en 2017, le mildiou en 2018, la sécheresse en 2019 puis de nouveau le gel cette année. Leurs comptes sont dans le rouge. Ils ne s'en relèveront pas"
Des réformes structurelles à venir
Face à l'accélération des catastrophes liées au changement climatique, le gouvernement entend rénover le dispositif d'indemnisations des pertes agricoles. Il souhaite aussi doubler les crédits de l'enveloppe aléas climatique pour atteindre les 200 millions d'euros. Cet argent doit aider les expoitants à acquérir de nouveaux équipeme,ts leur permettant de mieux s'armer contre les excès climatiques et à développer de nouvelles pratiques agronomiques.