Dans les Pyrénées-Orientales, le gel a détruit ou altéré une partie de la récolte d'abricots. Les arboriculteurs espèrent un classement en calamité agricole pour atténuer leurs pertes. En attendant, les saisonniers s'affairent pour cueillir les précieux fruits, arrivés à maturité.
Après les cerises et les artichauts, c'est au tour des abricots. Depuis une dizaine de jours, les premiers fruits sont cueillis dans les exploitations des Pyrénées-Orientales. Mais dans certains secteurs, c'est une récolte en demi-teinte. Le gel a frappé bon nombre d'arbres. Les arboriculteurs espèrent 7.000 à 8.000 tonnes d'abricots, au lieu des 15.000 habituelles.
Certaines variétés sont déjà prêtes
Dans les vergers de Salses (Pyrénées-Orientales), les variétés précoces sont mûres, prêtes à être récoltées. C'est l'abricot "tsunami" que l'on ramasse ici sous le soleil. Dès le matin, les saisonniers sont mobilisés. Pour beaucoup, c'est un soulagement de pouvoir à nouveau travailler.
Après le confinement surtout, ça a été très dur de rester enfermés pendant des mois à la maison avec les enfants. Ca fait du bien de travailler à l'extérieur !
"C'est plaisant de travailler dehors, il fait bon, et surtout c'est un produit qui représente le Sud ! C'est un produit phare de notre région !", sourit Alain, en continuant à cueillir les abricots. "Il faut les choisir orange vif, les plus jolis possibles", explique-t-il.
Arboriculteur, Laurent Battisti possède 13 hectares de vergers et 22 variétés différentes d'abricots. De quoi échelonner la récolte jusqu'à fin juillet. Et pour lui, elle devrait être bonne.
Les calibres sont bons, le fruit mûrit doucement. Le taux de sucre est bon aussi, le visuel est joli ! On n'a pas pris de vent ni de grosse pluie donc le fruit est plus que convenable.
"On a même un volume supérieur à l'an passé !", s'exclame Laurent Battisti. Tous les arboriculteurs n'auront pas cette chance cette année.
Une récolte altérée par le gel
Dans la nuit du 7 au 8 avril dernier, le gel a durement touché la région.
Cette vague de froid n'a pas éparné les Pyrénées-Orientales. Entre 40 et 50% du potentiel habituel a été perdu.
"Il y a des variétés où il ne reste plus rien... plus aucun fruit sur les arbres", constate Eric Hostalnou, responsable arboriculture à la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales.
Les fruits sont ratatinés, déshydratés, tombés au sol. Il y aussi des vergers où il manque 30 à 50% de la production. Avec des dégâts, des déformations : le fruit n'est pas rond ou l'épiderme est brûlé par le gel.
Les arboriculteurs sont peu ou pas assurés. Ils comptent donc sur le classement rapide en calamité agricole annoncé par Jean Castex. Ce classement leur ouvrirait la voie à une indemnisation dès la fin de l'année... mais celle-ci couvrirait au maximum 30% de leurs pertes.
La quantité d'abricots est plus faible cette année à l'échelle européenne. Les prix pourraient donc légèrement augmenter.