Emotion et inquiétude à la fac de droit de Montpellier avec le retour d'un professeur directement impliqué dans l'intrusion d'un commando cagoulé en 2018. Il avait été suspendu de ses fonctions. Prévu en février, son retour crée une nouvelle polémique.

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C'est un dossier hautement sensible. Après quatre années d'interdiction d'exercer le professeur Jean-Luc Coronel de Boissezon est sur le point de retourner à la faculté de droit de Montpellier. Une réintégration prévue en février prochain très mal vécue par ses anciens collègues.

Motion

Enseignants chercheurs, personnels administratifs, étudiants ont exprimé leur refus de le voir à nouveau enseigner dans ces murs. Ils ont signé une motion pour qu'il soit affecté ailleurs.

"Cette perspective a fait rejaillir des douleurs et des souffrances... Le fait qu'il existe des traumatismes. Il y a une vraie question quant au bon fonctionnement du service qui semble compromis en l'état. C'est le sens de la motion du conseil en faculté votée à 31 voix sur 34" , précise Guylain Clamour, de la faculté Droit et Sciences Politiques.

Commando à la fac

La dernière fois que le professeur d'histoire (du droit) s'est rendu à la fac, c'était ce 22 mars 2018.

Avec un« commando » des membres d’un groupuscule d'extrême droite, il participe alors aux violences perpétrées contre des étudiants grévistes qui occupent un amphithéâtre. Pour son avocat, sa reprise de fonction est dans l'ordre des choses et ne soulève aucune question.

"A partir du moment où la peine a été exécutée le retour est normal et naturel. Dans notre société, il y a très peu de faits qui conduisent à une interdiction d'exercer sa profession, à la privation de tous ses revenus. 

La peine est purgée, il revient : c'est la règle générale de notre état de droit.

Laurent Libelle

Avocat de Jean-Luc Coronel de Boissezon

Risques de troubles à l'ordre public

Impensable pour l'université de le voir enseigner à nouveau dans cette faculté, alors avec le ministère elle a formé un pourvoi en cassation contre la décision du CNESER, l'instance disciplinaire de l'enseignement et de la recherche qui a décidé sa réintégration quatre ans après les événements.

"Au regard des risques de troubles à l'ordre public que pourrait susciter son retour dans l'établissement, il a été décidé de former un pourvoi en cassation". 

A la différence du CNESER nous ne considérons pas qu'il n'a été qu'un simple exécutant d'un ordre donné par un autre mais qu'il a sciemment participé à ces agissements.

Philippe Augé

Président de l'université de Montpellier

 

Même position du collectif qui soutient les victimes de l’évacuation musclée du 22 mars 2018. Sur le plan administratif l'affaire n'est donc pas bouclée, le retour de l’enseignant est encore suspendu au pourvoi en cassation.

En appel le 9 décembre

Sur le volet pénal, il faut attendre l'audience devant la cour d'appel du 9 décembre prochain.

En première instance, Jean Coronel avait été condamné à 14 mois de prison dont six mois ferme sous bracelet électronique.

Ecrit avec Caroline Agullo.

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