Coronavirus : "les gens sont agressifs", le ras-le-bol des laboratoires privés à Montpellier

Les représentants des employés des laboratoires privés étaient présents ce 17 septembre dans le cortège de la rentrée syndicale à Montpellier. Leurs conditions de travail se sont considérablement dégradées avec la crise sanitaire. Il réclament une reconnaissance de l'Etat.

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Les laboratoires privés se sont joints à la journée de mobilisation lancée par les organisations syndicales, ce jeudi 17 septembre, à Montpellier. Ils ont défilé pour faire entendre leur colère.

Ils déplorent leur exclusion des discussions autour du Ségur de la santé et réclament une solution face à la surcharge de travail à laquelle ils font face. Depuis l'annonce de l'ouverture des tests PCR sans ordonnance, les personnels sont sous l'eau, explique Isabelle Lamerous, secrétaire médicale au laboratoire du Trident à Lunel et secrétaire générale de la CGT Labosud.
 

Au début, c’était surtout le personnel hospitalier qui a tout pris, mais depuis juin, c’est une ouverture totale au niveau des tests sans restriction, ce qui a submergé les laboratoires et rendu les gens agressifs. C’est devenu une hystérie collective.

Isabelle Lamerous, secrétaire médicale

Des infirmières agressées verbalement et physiquement


Le comportement déplacé et parfois violent des patients "qui deviennent fous", selon certains employés, s'ajoute à la quantité phénoménale de tests à réaliser dans la journée.
 

Notre quotidien, c’est un afflux de patients en continu, de gens qui râlent parce qu’ils font la queue sur le trottoir en plein soleil, qui sont mécontents… On n’arrête pas, on n’a pas de pause si on ne se les octroie pas. Il y a 3% de gens qui posent problème, le reste nous soutien, mais la cadence de travail est difficile.

Karine Prévost, infirmière au laboratoire du Grau-du-Roi


Plusieurs secrétaires médicales et infirmières ont déposé plainte à la suite d'agressions verbales et physiques, raconte Isabelle Lamerous. Le ras-le-bol est tel que certains ont battu le pavé pour la première fois, ce matin, comme Sylvie Banaszynski, technicienne de laboratoire à Saint-Gély-du-Fesc. Le mois d'août a été un cauchemar pour elle et ses collègues.

 

C’est la première fois que je manifeste de ma vie professionnelle. On aimerait que le gouvernement se bouge un peu pour nous aider. On s’est retrouvé au mois d’août avec des collègues en congé, en arrêt maladie, et il a fallu absorber le surplus de travail, trois fois plus que d’habitude, et là ça continue. On n'en peut plus, on a des collègues en burn out… On ne peut pas assumer en laboratoire privé tout ce qu’annonce le gouvernement.

Sylvie Banaszynski, technicienne de laboratoire

Aucune reconnaissance


Les laboratoires privés ne sont pas assez reconnus, selon les syndicats, alors qu'ils réalisent 90% des tests au Covid-19. Ils réclament un siège à la table des négociations. "On veut une reconnaissance au Ségur de la santé de notre ministère. Et on demande une revalorisation de salaire. Si les laboratoires privés ne font plus les tests Covid, le public ne pourra pas absorber ce que le privé fait."
 
Les salariés de Labosud en appellent aussi à leur direction, qui a profité de cette crise pour initier une restructuration des laboratoires. 
 

Certains laboratoires ont fermé, les horaires ont été changés, donc il y a une affluence de gens qui se rabattent sur les autres laboratoires qui sont ouverts. Entre Aigues-Mortes et la Grande-Motte, notre laboratoire est le seul ouvert l’après-midi jusqu’à 17h, donc c’est incessant.

Karine Prévost, infirmière

Face à l'allongement des files d'attente devant les laboratoires et des délais de rendu de résultats, le ministre de la Santé, Olivier Véran, souligné l'importance de la "priorisation". "Il n'y a pas d'urgence vitale, et certains patients mentent pour passer en priorité", expliquent les employés. Plus facile à dire qu'à faire.


 
 
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