Le département a été placé jeudi parmi les zones rouges de "circulation active" du virus. Alors que le gouvernement entend encore accroître le nombre de tests réalisés, les laboratoires se disent déjà sous tension. Le CHU de Montpellier est aussi confronté à une hausse des hospitalisations.
"Un million de tests par semaine", c'est l'arsenal espéré par le ministre de la Santé Olivier Véran pour juguler le rebond épidémique qui secoue la France en cette fin du mois d'août ; notamment le Gard et l'Hérault, classés zones rouges par le gouvernement jeudi. Dans ce dernier département, la mise en place d'un drive piéton au sein du centre-ville de Montpellier témoigne de cet effort. Résultat : dans les laboratoires, le nombre de tests réalisés explose.
Laboratoires sous tension
Le constat est partagé par Jean-Michel Real, médecin biologiste au laboratoire Labosud, à Béziers. Dans son établissement, 20.000 échantillons sont analysés en une semaine. Ce chiffre a été multiplié par quatre depuis juillet et la mise en place des dépistages gratuits et sans ordonnance. Une progression qui ne se fait pas sans difficulté.On continue à s’organiser pour pouvoir monter en charge. On multiplie nos sources d’approvisionnement. On mettra en place une nouvelle plateforme technique sous 15 jours qui nous permettra de multiplier nos capacités techniques par deux. Mais à l’heure d'aujourd’hui, la situation est très compliquée.
Tensions chez les fournisseurs, fatigue du personnel : pour faire face, le laboratoire se trouve "obliger de prioriser les demandes". L'approche permet d'assurer des résultats sous 24h pour les cas contacts identifiés par la Caisse primaire d'assurance-maladie. Les tests réalisés sans symptômes au retour des vacances ou avant une visite chez des proches peuvent se voir traités sous des délais plus importants.
20 patients hospitalisés au C.H.U. de Montpellier
Prioriser pour mieux gérer est également la démarche préconisée par Jacques Reynes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au C.H.U. de Montpellier. "Dans l’état actuel des choses, on a un effet de saturation des dépistages donc ce n’est pas la nécessité de tester toute la population", assure-t-il.Le centre hospitalier, où se tenait une conférence de presse ce vendredi 28 août, dénombre actuellement 20 patients contaminés par le coronavirus. Huit d'entre eux se trouvent en réanimation. Deux nombres en augmentation ces dernières semaines. "Nous avons actuellement une possibilité d’accueillir 40 à 50 patients si nécessaire, souligne. Au-delà, cela poserait des problèmes d’organisation que nous avons connus lors de la première vague."Ce qui est très important, c’est de tester les personnes qui auraient des symptômes pour voir si ces symptômes sont liés à une infection Covid ou pas. On sait maintenant que la prise en charge de ces personnes est importante pour leur éviter une progression.
Pour éviter ce scénario, le C.H.U. en appelle au bon respect de la distanciation sociale et des gestes barrières. Selon la préfecture, d'autres centres mobiles de dépistage vont encore ouvrir dans le département. Actuellement, il compte 84 personnes déclarées positives au SRAS-CoV2 pour 100 000 habitants.