Pas d’autorisation d’ouverture pour les fleuristes, le 1er mai sera sous le signe du Covid cette année. Les professionnels dénoncent l’interdiction d’ouvrir leurs commerces, une mesure qu’ils jugent incohérente.
Pour les ventes de muguet du 1er mai, les fleuristes resteront fermés aux publics et la vente à la sauvette sera totalement interdite.
Les professionnels de la fleur sont autorisés à vendre le muguet uniquement par livraison ou en retrait de commande - en drive-.
"Le principe est simple, précise André Deljarry président de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de l'Hérault, vous passez votre commande au fleuriste par téléphone avec un paiement à distance par carte bancaire et vous allez chercher vos pots ou vos brins de muguets en drive, fallait sauver la filière.
La Chambre de Commerce et d’Industrie avait organisé la même opération pour le chocolat de Pâques. Sur son site, la CCI de l’Hérault a créé une plateforme où sont recensés tous les commerces ouverts, le département en compte 2500. Nombre d’entre-eux pourront vendre du muguet.
Les professionnels dénoncent des décisions incohérentes
Le président régional du syndicat des fleuristes Jacques Pastor ne décolère pas contre les mesures de l’Etat:
Les boulangeries, les buralistes, même les pharmacies et les poissonniers pourront vendre des fleurs mais nous les fleuristes on ne peut pas ouvrir. C’est incompréhensible, ça n’a aucun sens.
Et d’ajouter :
« Nous payons une cotisation obligatoire spécifique aux professionnels de la fleur, est- ce qu’ils vont payer cette cotisation à notre place les autres commerces? »
Florent Moreau, président de la fédération française des artisans fleuristes (FFAF), interrogé par l’AFP partage cette exaspération.
“En aucun cas, un buraliste, un boucher ou un boulanger ne peut vendre du muguet, s’exclame-t-il, chacun son métier!”
Les professionnels de la fleur, les grands oubliés de ce 1 er mai.
« En quoi un fleuriste serait-il potentiellement plus transmetteur du virus qu’un pharmacien, un buraliste, ou un supermarché ?" me demande Jacques Pastor. Il est bien difficile d’apporter la réponse évidemment.Le président régional du syndicat des fleuristes exerce à Castries près de Montpellier :
Le mois de mai est la plus grosse période de l’année pour les fleuristes avec le mois de décembre.Nous n’avons aucun problème pour faire respecter la distanciation sociale, on peut le faire comme tout le monde. C’est une période essentielle pour nous économiquement, certains magasins vont mourir ils ne vont pas résister
Un brin de solidarité
A Mauguio Julien Fernandez est producteur de pivoines. Il est lui aussi touché de plein fouet par la crise. Pour la première fois, il vendra des pots de muguets ce 1 er mai. Il passe commande à un ami nantais dont les trois quarts de la production vont rester dans les parcelles à cause du confinement.« C’est une manière de se soutenir dans la filière, on est tous très durement touchés, j'enregistre moi-même 80% de vente en moins depuis l’épidémie». explique Julien Fernandez, producteur Fleurs de Peras. Le maraîcher héraultais lance une opération solidaire avec l’Ehpad de sa commune Mauguio.
« Pour chaque pot vendu, nous reverserons une pivoine au personnel de l’Ehpad de Mauguio, cette épidémie a été très dure pour eux, beaucoup de résidents sont morts du Covid». Si les ventes marchent bien, Julien Fernandez offrira des pivoines également aux résidents.
Présentées comme une réponse aux inquiétudes de la filière horticole, l’une des plus touchées par la crise, les autorisations de livraisons et de drive sont loin de rassurer les professionnels. La fleur porte-bonheur, n’est pas au rendez-vous pour tout le monde cette année.