Alors que l’Agence Régionale de Santé annonce une "accélération de la campagne de vaccination" dans notre région, le manque de vaccins se fait déjà sentir dans l'Hérault et dans le Gard. L'objectif d'une vaccination de toute la population d'ici le mois d'août semble difficile à atteindre.
A peine lancée, la campagne de vaccination s'essouffle déjà en Occitanie. Le manque de vaccins se fait sentir dans de nombreux établissements dont le CHU de Montpellier, distributeur de vaccins du département de l'Hérault et du Sud de l’Aveyron.
Les doses ne sont pas suffisantes par rapport à la demande actuelle. Aujourd’hui, il faut gérer ce nombre de doses avec l’augmentation de la population éligible et aussi de la population désireuse d’être vaccinée.
Elus en colère
Depuis lundi 18 janvier dernier, la vaccination s'est en effet élargie aux plus de 75 ans, mais avec un nombre insuffisant de doses, difficile de répondre aux demandes.
Cette semaine d'ailleurs, plusieurs élus ont mis en avant le manque de transparence du gouvernement autour de cette campagne de vaccination. A Alès par exemple, le président de l'agglomération, Christophe Rivenq, s'est indigné de cette situation, "on nous a menti sur le nombre de vaccins disponibles, c'est malheureux, nous aurions pu comprendre qu'il y avait une pénurie de vaccins, il aurait fallu le dire".
De son côté la préfecture du Gard a répondu, "l’ouverture du centre de vaccination La Prairie n’a pas été rendue possible en raison du nombre de rendez-vous déjà programmés sur le site existant de l’hôpital d’Alès pour les jours à venir et du plafond fixé à 120 doses par jour sur ce bassin de vie. Néanmoins, Alès agglomération et l’hôpital d’Alès travaillent dès aujourd’hui à un remplacement du centre de vaccination de l’hôpital par l’ouverture du centre portée par l’agglomération, ce projet n’est que reporté et sa pertinence n’étant pas en cause".
Un succès inattendu ?
Dans les centres de vaccination, les listes d'attente s'allongent. Face à une hausse considérable de demandes, les centres peinent à suivre, comme à Carcasonne par exemple où il faut désormais attendre plus de trois mois pour espérer obtenir un rendez-vous.
On n’a pas de prévisionnel de doses fixes et stables à ce jour.
Il poursuit, "les campagnes de vaccination sont menées avec succès. On a beaucoup de demandes des établissements de santé, des professionnels de santé et aussi de tous les centres de vaccination qui viennent de se monter un petit peu partout sur le département".
Objectifs difficiles à atteindre
Entre le 4 et le 22 janvier 2021, 47 010 personnes prioritaires et 49 605 professionnels ont été vaccinés, dans la région, soit un total de 96 615 personnes selon le dernier bulletin de l'ARS.
Dans ses dernières annonces, Olivier Véran, le ministre de la Santé a déclaré que 70 millions de personnes seraient "en mesure" d'être vaccinées d'ici fin août 2021. "On sait déjà que ce sera tendu. Ce n’est pas parce qu’on augmente le nombre de point de vaccination qu’on aura plus de vaccins", confie le Pr Patrice Taourel, président de la Commission Médicale d’Etablissement.
Selon le dernier point d'information de l'ARS Occitanie, l'épidémie progresse encore dans notre région. Au 22 janvier 2021, 1621 hospitalisations étaient en cours dont 171 en réanimation. 47 décès supplémentaires ont été constatés en trois jours en établissement de santé.
Les personnes éligibles à la vaccination :
- Les résidents en EHPAD et USLD, qui sont vaccinés directement dans les établissements.
- Les personnes âgées séjournant dans les établissements de santé et en services de soins de suites et de réadaptation.
- Les personnes âgées hébergées en résidences autonomie, résidences services et autres lieux de vie spécialisés, ainsi que dans les foyers de travailleurs migrants.
- Les personnes en situation de handicap vulnérables hébergées en maisons d’accueil spécialisées et foyers d’accueils médicalisées
- Les professionnels de santé (et autres professionnels des établissements de santé et des établissements médico-sociaux intervenant auprès de personnes vulnérables), y compris les professionnels libéraux, les aides à domicile intervenant auprès de personnes âgées et handicapées vulnérables et les sapeurs-pompiers, lorsqu’ils ont plus de 50 ans et / ou des comorbidités.
- Les personnes âgées de 75 ans et plus vivant à domicile.
- Les patients vulnérables à très haut risque qui devront avoir une prescription médicale de leur médecin traitant pour bénéficier de la vaccination sans critère d'âge.