Les acteurs des Loisirs Sportifs Marchands ont fermé leurs salles depuis 7 mois. Ils manifestent ce mardi 12 janvier à Paris devant l'Assemblée Nationale. Même les grands groupes n'échappent pas à la crise, ils demandent la réouverture des salles au plus vite et des aides réelles.
Avec une perspective de réouverture qui s’éloigne sur 2021, et pas avant mi-février comme l'a annoncé le premier ministre, les salles de sport subissent de plein fouet les conséquences de la crise actuelle. Après plus de 7 mois de fermetures administratives, les dirigeants des entreprises du secteur des Loisirs Sportifs Marchands sont dans une situation de souffrance, de lassitude et d’exaspération.
La salle de sport du groupe Urban Soccer, située à Castelnau-le-Lez, près de Montpellier, et ses 10 salariés, se sentent stigmatisés. " Nous le vivons très mal, nous sommes en train de perdre 15 ans de travail , " explique Julien Falgoux, fondateur du groupe qui possède 30 salles en France. " On se sent stigmatisé, sans aucune preuve scientifique ! "
Nous ne sommes pas des lieux de propagation du virus. Dans notre groupe, entre le 22 juin et le 28 septembre, nous avons eu 600 000 passages....et pas un seul cas de contamination !
Même son de cloche du côté du groupe Arkose qui posséde 18 salles d'escalade sur le territoire : " Nous voulons rappeller aux pouvoirs publics, que la meilleure réponse à long terme à une pandémie, c'est le sport ! Il permet de se fortifier, s'immuniser et de récupérer après la maladie ! " argumente Grégoire de Bellemont, fondateur du groupe Arkose.
Des pertes sèches
Sept mois sans ouverture de salle sur une année entrainent de lourdes pertes financières, même chez ces géants du sport marchand. Le spécialiste de l'escalade en salle emploie 280 personnes sur 18 sites.
Un mois de fermeture, sur nos 18 salles, c'est une perte entre 300 000 et 500 000 euros par mois. En 2020, c'est 15 millions d'euros de perte sèche....
" Nous avons zéro entrée d'argent et de lourdes charges de loyers et de fonctionnement. Et aucune aide de l'Etat ! " enchaine Julien Flagoux d'Urban Soccer. " Nous n'avons reçu aucune aide sur les 5 premiers mois de fermeture, tout juste 20 % du chiffre d'affaires, plafonné pour le mois de décembre, donc nous avons touché en fait 7% de notre chiffre et sur un seul mois. On ne peut pas s'en sortir sans aides du gouvernement ! "
Les dirigeants de ces salles proposent des solutions de reprise progressive, des tests et des protocoles renforcés, pour garantir une pratique en toute sécurité dans chacun de leurs établissements. Et veulent surtout réouvrir au plus vite. " Nous avons été les premiers à devoir fermer, nous ne voulons pas être les derniers à reprendre notre activité , " conclut Grégoire de Bellemont.
Une montagne de chaussures
Pour marquer les esprits, les acteurs des Loisirs Sportifs Marchands manifestent ce mardi 12 janvier à Paris devant l'Assemblée Nationale. Tous les participants sont invités à apporter une paire de chaussures de sport reliées par leur lacets, symbole de leur impuissance à avancer. Elles seront toutes déposées sur le parvis de l'Assemblée Nationale, pour montrer le mécontentement des professionnels. Les participants donneront ensuite toutes ces chaussures à deux 2 associations « ton TeeShirt me fait rêver » et « Grolles & co » qui les enverront à ceux qui en ont le plus besoin.