Le 8 janvier, le préfet de l'Hérault a pris un arrêté autorisant l'ouverture dominicale des commerces jusqu'au 14 février. Mais même avec le nouveau couvre-feu à 18h, rares sont les commerçants qui ont décidé de lever le rideau ce dimanche dans l'Écusson à Montpellier.
Ce dimanche matin à Montpellier, les rues sont presque désertes. Quelques riverains se promènent dans l'Écusson mais la plupart des boutiques du centre-ville restent fermées.
Pourtant, les commerçants auraient pu lever le rideau. Le 8 janvier dernier, le préfet de l'Hérault Jacques Witkowski a autorisé l'ouverture exceptionnelle des commerces le dimanche jusqu'au 14 février. Odette Daudé, présidente d'une association de commerçants montpelliérains, salue l'initiative.
Je pense que c'est une bonne chose pour compenser tout ce qu'on a perdu depuis le confinement. Sauf que la plupart des commerçants sont épuisés : ils n'ont plus le moral et ils n'arrivent pas pour le moment à adhérer à cette possibilité.
Les magasins de l'Écusson sont toutefois prêts à ouvrir à partir du week-end prochain, pour le premier dimanche des soldes.
"Une équation extrêmement difficile pour les commerces"
Situé rue en Rouan, ce glacier a décidé d'ouvrir tous les dimanches depuis la fin du deuxième confinement. Ce week-end, il ne déroge pas à la règle. Pour Monia Jouve, pâtissière, cette journée de travail en plus permet au commerce de "pouvoir fonctionner normalement", même si la clientèle n'est pas toujours au rendez-vous. "Là je viens d'ouvrir et j'attends. Mais il fait beau donc j'y crois !", s'exclame-t-elle.
À quelques pas d'ici, rue de la Loge, Vincent Garreau a aussi choisi de saisir l'opportunité : pour lui, ouvrir le dimanche vaut le coup grâce à la bonne localisation de sa boutique de cadeaux. "On a le flux de la ville qui passe devant chez nous. Là, il y en a un peu moins mais on en profite ! Dimanche dernier, j'ai été très surpris, ça a très bien fonctionné."
Le commerçant comprend en revanche la réticence de certains de ses confrères, fermés ce dimanche.
On nous propose d'ouvrir le dimanche en nous disant : "Vous aurez moins de monde mais vous paierez mieux vos équipes." C'est une équation extrêmement difficile pour les commerces. Par ailleurs, les gens ne sont pas habitués à faire leurs courses le dimanche dans les villes de province.
Des horaires adaptées au couvre-feu en semaine et le week-end
Aux difficultés financières de ces derniers mois s'ajoute désormais le tout nouveau couvre-feu à 18h, en vigueur depuis samedi et pour une durée de deux semaines au moins. Vincent Garreau a sorti sa calculatrice : il risque de perdre au moins 15 % de chiffre d'affaires par jour en fermant plus tôt.
Mais les commerçants prévoient déjà de s'adapter pour limiter la casse, assure Odette Daudé : "Nous sommes en train de discuter d'une ouverture plus tôt, dès 9h, puis après ce serait du non-stop jusqu'à 18h. Je pense que tous les commerces du centre-ville vont suivre."