Une étude réalisée par deux chercheurs de l'université de Montpellier en partenariat avec l'université de Princeton montre que la distance d'un mètre entre deux personnes qui ne portent pas de masque n'est pas suffisante pour garantir leur sécurité.
"Un mètre, ce n'est vraiment pas suffisant", explique Simon Mendez, chercheur au CNRS à l'université de Montpellier, spécialisé en mécanique des fluides. Avec Manouk Abkarian, lui aussi chercheur au CNRS, il a étudié comment le coronavirus se déplace dans l'air quand une personne prend la parole. Cette étude, menée en partenariat avec l'université américaine Princeton, a été publiée le 25 septembre (lien en anglais).L'étude mêle des travaux expérimentaux et des simulations numériques. Elle permet "d’observer que les flux d’airs générés en parlant ont une direction et une portée dépendante des sonorités produites", détaille le CNRS. En clair, "on s'est demandé où allaient les gouttelettes une fois émises", indique Simon Mendez.
Conclusion, certains mots prononcés projettent plus de gouttelettes que d'autres. Par exemple, les syllabes qui commencent par le son "p" "envoient des jets d'air qui atteignent un mètre en une seconde", explique-t-il. C'est également le cas d'autres consonnes appelées "plosives" comme les lettres B, K, T ou encore D.
Distance, temps et circulation de l'air sont à prendre en compte
Le chercheur précise que la distance seule ne peut pas assurer la sécurité des individus qui ne portent pas de masque en intérieur, pour des rassemblements privés par exemple.Ainsi, en fonction de comment l'air circule, il pourrait être moins dangereux de passer une heure à un mètre d'une personne que deux heures à deux mètres de distance.Il ne suffit pas de respirer le virus une fois pour être malade. La distance n'est pas pertinente si on ne prend pas en compte le temps et la circulation de l'air dans l'espace.
Dans une situation idéale, il faudrait "se débrouiller pour que ce que vous émettez n'aille pas en direction de l'autre personne, en se plaçant perpendiculaire au vent, si on est en extérieur." Savoir comment l'air circule dans une pièce est souvent difficile, c'est pourquoi ces conseils peuvent être difficile à appliquer en intérieur. Le chercheur propose une solution : "toujours privilégier les fenêtres ouvertes".