Le 2 novembre, des bénévoles de Montpellier ont lancé Déliv'rue, un service solidaire et citoyen pour livrer des plats chauds aux personnes sans-abri pendant le reconfinement. En une semaine d'existence, près de 150 repas ont été distribués.
Lancé lundi 2 novembre, le service Déliv'rue est une jolie initiative d'entraide pendant ce reconfinement. Grâce à ce service solidaire, 150 paniers-repas réalisés par des bénévoles ont été distribués aux personnes sans-abris de Montpellier. Déliv'rue s'organise autour d'une page Facebook comptant aujourd'hui 455 membres.
Marine Miquet est l'une des "cuistots", surnom donné aux cusiniers bénévoles dans cette initiative.
Avec le confinement, la Montpelliéraine est en télétravail. Elle a découvert l’initiative sur les réseaux sociaux. "C’est quand même triste de savoir que certains sont dans la rue et ont faim. Moi, je peux les aider, donc je le fais ! Il n’y a pas plus élémentaire comme besoin que d’avoir besoin de manger un plat chaud," estime-t-elle.
"Cuistots" et "cuissots"
Marine cuisine avec son masque. Elle respecte des règles sanitaires précises comme le fait de bien désinfecter son plan de travail ou de se laver les mains avant de se mettre au travail.Aujourd'hui, Marine cuisine des pâtes aux légumes avec du poisson pané. Dans le panier repas, elle ajoute une compote et des croquettes pour chien.
Puis les "cuissots", les livreurs bénévoles, prennent le relais. Côme Ruttlant est l'un d'eux. Lui travaille et se rend disponible tous les week-ends. En une journée, il parcourt près de 50 kilomètres sur son vélo à travers l'agglomération de Montpellier pour aller chercher les paniers et les distribuer.
Les personnes à qui nous livrons les repas nous reconnaissent de plus en plus. C’est vraiment sympa de voir que ça a un impact sur eux, à la fois sur le fait qu’ils aient à manger et qu’on leur apporte un peu de réconfort.
Côme a livré des repas à plusieurs sans-abris cet après-midi. Parmi eux, Michel et Fatima. Cette dernière est émue en le voyant arriver. "J’ai mon repas pour ce soir. Je n’ai pas de mots, ça me fait chaud au cœur," confie-t-elle.
En complément des associations
Raphaël Auternaud est l’un des fondateurs de Déliv'rue, qui compte de plus en plus de bénévoles : en une semaine, 40 livreurs et 55 cuisiniers se sont inscrits via les réseaux sociaux.Satisfait de cet élan de générosité, il considère cependant que "ce ne sera jamais suffisant vu le nombre de personnes à la rue. Il est difficile de savoir combien elles sont, mais nous savons qu’il va y avoir de nouvelles expulsions. Nous essayerons de faire plus et nous invitons les gens à agir."
Cette idée est propre au confinement. "L’idée est vraiment de pallier le manque potentiel associatif et les problèmes de manche." explique Raphaël.
Raphael espère que cette initiative se développera dans d'autres villes.Nous ne voulons pas marcher sur les plates-bandes des associations qui jouent très bien le jeu. Pendant ce reconfinement, elles jouent bien le jeu le soir, mais il y a un petit manque entre midi et quinze heures. Donc nous venons le combler.