Une trentaine d'élus et d'organisations de l'Hérault refuse et dénonce le retour des élèves dans les établissements scolaires à partir du 11 mai. Proches du PCF et de La France Insoumise, ils lancent un appel au report de la rentrée en septembre. Mais en vain, car le gouvernement a déjà tranché.
L'Hérault est un département vert sur la carte du déconfinement... donc le 11 mai, les écoles doivent rouvrir. Certains élus, notamment de gauche, font part depuis des semaines de leur opposition à cette mesure du gouvernement.
Une trentaine d'entre eux a signé un appel militant pour le report de la rentrée scolaire en septembre.
Un appel au report de la rentrée scolaire... pour la forme
Cette opposition aux décisions du gouvernement est de pure forme. Les élus qui ont signé cette tribune et cet appel veulent d'abord alerter sur le manque de sécurité des enfants et sur les responsabilités des maires en cas de contagion. Ils invoquent le principe de précaution.
Mais la tenue de nouvelles élections municipales à l'automne peut aussi expliquer leur position politique.
Voici leur appel.
Nous, élus, maires ou conseillers municipaux, Départementaux ou Régionaux, députés, et organisations, nous sommes très inquiets concernant les annonces de réouverture des écoles et des établissements scolaires, en particulier pour le 11 mai.
Nous ne savons pas comment l’épidémie va se poursuivre, mais allons-nous prendre des risques ? Il s’agit de nos enfants, de leurs familles, de leurs enseignants mais au-delà, de la population. Nous voulons pouvoir sortir du confinement, mais nous voulons la sécurité.
Les opposants préparent tout de même la rentrée du 11 mai
Parmi les maires qui ont signé cet appel, celui de Grabels. René Revol s"explique sur sa réticence à rouvrir les écoles le 11 mai.
Je pense que l'on ne peut pas assurer un protocole sanitaire sérieux à l'école avec les enfants. Cette reprise se fait trop tôt. Je le dis depuis le 13 avril. (...) En fait, le gouvernement organise une garderie nationale, c'est une décision politique et économique mais elle n'est en rien sanitaire.
Pourtant, depuis une semaine, René Revol organise la reprise des cours dans les écoles de sa commune.
J'ai 3 écoles pour un total de 790 enfants. Avant de désinfecter et de mettre les classes en conformité, j'ai recensé avec les parents, le nombre d'enfants qu'il faudra accueillir le 11 mai... Ce sera 330, avec un maximum de 10 en maternelle et de 15 élèves en élémentaire. Pour l'accueil périscolaire, on ne prendra pas tout le monde, il y aura des priorités... les enfants des soignants, des personnels de l'Education nationale, des personnels de sécurité, les élèves en difficultés scolaires et ceux dont les parents devront obligatoirement travailler.
Quid de Montpellier ?
De son côté, Philippe Saurel vient d'annoncer que les 126 écoles de Montpellier ne rouvriraient pas le 11 mai. En revanche, la désinfection des établissements scolaires et l'aménagement des classes pour lutter contre la crise sanitaire ont débuté. Il demande par ailleurs "une concertation avec l'ARS Occitanie et la préfecture de l'Hérault pour définir les charges et les responsabilités de chacun".
Reste à savoir, si les personnels communaux des écoles seront en nombre suffisant le 11 mai pour encadrer en sécurité les enfants. Car faute d'agents municipaux, certaines écoles pourraient en effet ne pas rouvrir.
Et le maire de Montpellier de conclure.
Nous sommes pris en otages !
La décision de la réouverture ou non des écoles n'appartient pas aux maires mais aux préfets. En revanche, un maire doit tout mettre en oeuvre pour pouvoir répondre aux demandes du préfet. Et le 11 mai, il y aura des pré-rentrées, tout comme le 12 mai dans beaucoup de communes. De plus, toutes les écoles et toutes les classes ne rouvriront pas avant septembre.