Découvert à Montpellier, le gel permettant d'injecter des médicaments sous la peau bientôt commercialisé

Un laboratoire basé à Jacou, près de Montpellier, met au point le "médicament du futur". Un gel injectable sous la peau qui diffuse la dose exacte de la substance active pendant plusieurs semaines. Une révolution pour les maladies psychiatriques ou encore les contraceptifs. 

Le laboratoire Medincell est basé à Jacou depuis 2002, date à laquelle les 150 chercheurs ont élaboré un gel à injecter sous la peau qui diffuse un médicament de façon durable et régulière. Aujourd'hui, cette technologie s'applique déjà à plusieurs maladies et est en passe d'être commercialisée. 

 

Le problème principal de santé dans notre société, défini par l’OMS, concerne le respect des traitements : 50 % des gens ont des complications car ils ne prennent pas correctement leur traitement.

 

David Heuzé, directeur de marketing Medincell

 

Ici, une seule injection pour plusieurs semaines ou plusieurs mois. Les chercheurs prennent une molécule connue du médicament formulé,  puis injectent un biopolymère, de la taille d’un demi petit pois. Le principe actif de la molécule se libère dans l’organisme pour assurer le traitement.

Pour le patient, il s'agit  d'injecter avec une petite aiguille le gel, qui durcit un peu et forme une petite boule de la taille d'un petit pois. L'injection forme un dépôt de polymères de quelques millimètres qui diffuse le principe actif en se résorbant pendant la durée souhaitée, jusqu’à disparaître totalement.

C'est indolore et très précis. On  peut faire l'injection soi-même dans certains cas ou par le médecin, sur n'importe quelle partie du corps.  

David Heuzé, directeur marketing Medincell

 

 

Pour les maladies psychiatriques 

Un procédé particulièrement adapté aux maladies psychiatriques. Le médicament le plus avancé sous forme de gel concerne la schizophrénie, maladie dont le patient peut facilement oublier son traitement.

 

La schizophrénie concerne 1% de la population, 70 millions de personnes dans le monde en souffrent. Au bout de 6 mois, les 3/4 ne prennent plus leur traitement. Là, avec une injection, ils seront stabilisés pendant 2 à 3 mois. 

David Heuzé, directeur marketing Medincell

 

Actuellement à la fin de phase 3 du développement, 600 patients ont été testés aux Etats-Unis par le laboratoire TEVA, premier au niveau mondial, qui assure le développement clinique et réglementaire. L'autorisation de mise sur le marché est prévue en 2021 et la commercialisation en pharmacie au mieux dans un an.

 

22 millions de dotation de la Fondation Bill Gates  

Autre procédé en passe d'être sur le marché : un contraceptif à insérer sous la peau. " C'est différent d'un implant contraceptif qui nécessite une incision plus profonde et qui souvent est douloureux. Là, le gel disparait au bout de 6 mois, " poursuit David Heuzé. 

Pour cette innovation , Medincell a reçu une dotation de 22 millions d 'euros de la part de la Fondation Bill Gates pour agir auprès des femmes dans les pays en voie de développement.

Au total, une dizaine de médicaments injectables sont à l'étude :  des antipsychotiques, des médicaments pour la gestion de la douleur chronique ou encore concernant les greffes d'organes. 

 



 

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