Dépots sauvages, tags sur ses affiches : "j'assume", le maire de cette commune dénonce les coupables sur les réseaux sociaux

Publier la photo ou la plaque d'immatriculation de ceux qui jettent leurs déchets dans la rue ou dans la nature sur les réseaux sociaux : une méthode illégale que le maire de Saint-Brès, près de Montpellier assume. Laurent Jaoul l'a déjà fait à trois reprises et approuve le maire de Béziers qui s'apprête à faire de même.

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En mars dernier, accompagné par un policier municipal, le maire de Saint-Brès avait pris un artisan gardois en flagrant délit, en train de déverser des tonnes de déchets dans la garrigue, sur le territoire de sa commune, située à l'est de Montpelier dans l'Hérault.

L'artisan en question travaillait sur un chantier dans la commune voisine de Baillargues, et au lieu d'aller à la déchetterie et donc de payer pour la dépose de ses gravats, il avait préféré tout jeter dans la nature, à Saint-Brès. 

Laurent Jaoul avait fait filmer la scène et l'avait publiée sur ses réseaux sociaux. Il avait aussi intimé l'ordre à l'artisan de remettre le terrain en l'état, sous peine de poursuite judiciaire. Ce dernier avait mis deux jours à tout ramasser. 

"Je ne suis pas allé au bout de la procédure judiciaire, puisqu'il avait tout nettoyé" explique l'élu à France 3 Occitanie.

Un canapé jeté devant l'église

Laurent Jaoul n'en est pas à sa première action du genre : en 2019, des habitants de la commune, qui déménageaient, avaient abandonné un vieux canapé dans la rue, devant l’entrée de l’église, au pied du panneau interdisant le dépôt d’objets encombrants.

Ces gens avaient été pris en photo au moment des faits et Laurent Jaoul avait posté l'image sur sa page Facebook, en invitant "ces personnes à venir retirer immédiatement leur encombrant sous peine de poursuites pénales".

Dont acte : le canapé avait été récupéré par ses propriétaires.

En 2020, Laurent Jaoul avait aussi diffusé sur son compte Tweeter le numéro de plaque d'immatriculation d'une femme prise en photo par les caméras de surveillance de la ville alors qu'elle taguait une de ses affiches électorales, en pleine nuit.

"Quand l'art contemporain s'invite dans la campagne. Merci à cette artiste qui, à 1h 10 du matin, a exprimé tout son talent", avait tweeté le maire à l'époque, en donnant le numéro précis de la plaque.

Méthode illégale

Pourtant, publier des photos ou des vidéos de personnes isolées et reconnaissables sur un lieu public, sans leur autorisation, peut être passible de poursuites judiciaires.

Le maire de Saint-Brès a donc pris le risque d'être sanctionné pour non-respect du droit à l’image, mais il n'en a cure.

J'assume ! Je sais que ce n'est pas forcément légal, mais je suis prêt à aller en justice, ça se plaide.

Laurent Jaoul, maire de Saint-Brès

 "Par trois fois, j’ai publié ce genre de vidéos et de photos, je n’ai jamais eu de suite judiciaire et je suis prêt à recommencer, si besoin" affirme-t-il. 

"J’approuve ce que vient de faire le maire de Béziers, il a raison de publier ces images de gens qui jettent leurs poubelles n'importe où", conclut-il. 

Le village de Saint-Brès compte 55 caméras de vidéosurveillance fixes, installées avec l'aval de la préfecture.

La mairie conserve les images 15 jours avant de les détruire. En cas de flagrant délit, elle les transmet aux gendarmes.

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