La ville de Béziers vient d'installer une dizaine de caméras nomades pour traquer les gens qui jettent leurs poubelles et encombrants sur la chaussée, à côté des conteneurs. Les vidéos montrant ces gestes délictueux sont diffusées sur Internet. Un mode de dénonciation qui n'est pas du goût de tous les Biterrois.
Désormais à Béziers, les habitants qui jettent leurs poubelles dans la rue, au lieu de les mettre dans les conteneurs, peuvent se retrouver sur Internet.
La municipalité vient de se doter de caméras nomades pour traquer ceux qui se débarrassent ainsi de leurs déchets. Une sélection de vidéos a été publiée sur les réseaux sociaux de la ville. On y voit des gens jeter un sac-poubelle depuis leur voiture, au pied d'un conteneur ou abandonner un chariot dans la rue.
C'est Robert Ménard, le maire, qui a pris cette initiative, excédé par ces incivilités.
"Un ras-le-bol ! Je n'en peux plus des sagouins qui se comportent comme cela ! On ne salit pas l'espace public ! Ce n'est pas un effort surhumain de déposer dans les conteneurs. Ils seront verbalisés", promet le maire de Béziers, interrogé par France 3 Occitanie. Robert Ménard affirme que l'objectif de cette démarche se veut dissuasif.
Jusqu'à 1500 euros d'amende
Le maire de Béziers explique avoir installé une dizaine de ces caméras vidéo autonomes, dont se servent aussi les chasseurs. Il prévoit de les déplacer d’un point à un autre.
On a le droit de le faire car on ne reconnaît pas les gens, ni leurs plaques d'immatriculation. Là, ils vont prendre des amendes parce qu’on peut aller jusqu’à 1500 €. J’irai encore plus loin si cela continue, je dénoncerai les gens !
Robert Ménard, maire de Béziers
Selon la législation en vigeur, si le contrevenant paye immédiatement ou dans les 45 jours suivant le constat d'infraction, l'amende est de 135 €. Après ce délai, l'amende monte à 375 €.
Si cette amende forfaitaire n'est pas payée ou si elle est contestée, le juge du tribunal de police est saisi. Il peut alors infliger une amende de 750 € maximum, ou jusqu'à 1 500 €, avec confiscation d'un véhicule s'il a été utilisé pour transporter les déchets.
Le maire de Béziers compte bien verbaliser ces personnes filmées en flagrant délit et menace aussi de publier leurs numéros de téléphone, leurs photos et leur plaque d'immatriculation sur les réseaux sociaux.
"J'ai honte de votre façon de faire"
Si cette démarche est saluée d'un pouce approbateur par plus de 200 d'internautes, vivant à Béziers mais aussi dans d'autres villes, les commentaires ne sont pas tous élogieux :
"À quand une émission à la télé '"00 jours de verbalisation abusive avec la police municipale de Béziers" ? Cette vidéo et cette façon de pointer / de monter les Biterrois les uns contre les autres est indigne et peu glorieuse de votre part. J’ai honte de votre façon de faire. Le niveau est très bas. Non à la hauteur de ce que nous sommes ici. Que penseriez-vous si l’on se mettait tous à filmer les incohérences / décisions / manques de la Ville de Béziers ? La ville s’est certes embellie… mais qu’en façade… Vous êtes à côté de la plaque, et c’est bien dommage," s'insurge un habitant de Béziers dans un commentaire.
"Il serait pertinent également que les élus répondent aux courriels des riverains suite aux désagréments que les dépôts sauvages engendrent et trouver ensemble des solutions pour que cela cesse. Faire des publications sur les réseaux sociaux n'est pas la réponse à tout !" affirme une autre internaute.
Pas d'autoristation nécesssaire pour les caméras nomade
D'après la loi, lorsqu'il s'agit de caméra de surverillance fixes, les autorités publiques, comme le maire d'une commune, doivent obtenir une autorisation du préfet avant de filmer la voie publique.
Les personnes filmées dans la rue doivent aussi en être informées, au moyen de panneaux affichés en permanence et de façon visible, avec un pictogramme représentant une caméra.
Mais pour les caméras nomade, selon Robert Ménard, "si elles ne sont pas reliées au système de surveillance des caméras fixes de la ville, comme c'est le cas à Béziers, il n'y a pas besoin d'obtenir l'autorisation du préfet, ni de signaler leur existence au public."
Ce dernier est d'ailleurs au courant de la situation, puisque le maire de Béziers affirme avoir échangé par téléphone avec lui sur le sujet, ce jeudi matin.