C'est une pratique de plus en plus courante en Occitanie. A Castelnau-de-Guers, dans l'Hérault, un viticulteur fait pâturer ses vignes par des brebis. Au total près de 800 bêtes désherbent les parcelles et se nourrissent en même temps.
Depuis plusieurs semaines maintenant les brebis et les agneaux de Frédéric sont installés au domaine de Castelnau-de-Guers, dans les vignes de Christophe, un viticulteur. La raison : offrir à manger à ces bêtes pour l’hiver mais aussi les faire travailler. Ce sont elles qui s’occupent de désherber les parcelles de vignes de Christophe.
Economique et écologique
"C’est une première pour nous, au niveau culturale ça évite des passages d’engins donc de la consommation de gasoil et puis c’est plus respectueux de l’environnement et au-delà du côté marketing que cela peut avoir c’est un passage au bon sens paysan, on revient à des fondamentaux. Dans tous les villages il y avait des brebis, on y revient. Le tout c’est de trouver des partenaires et surtout qu’ils aient beaucoup de moutons pour le faire", explique Christophe Muret, viticulteur au domaine de Castelnau.
Car Christophe possède des centaines d’hectares de vignes. Au total 800 bêtes, 550 brebis et 250 agneaux, travaillent pour désherber son terrain, une façon pour lui d'économiser son temps et son argent: "Pour nous, viticulteur, il n’y a pas de grandes contraintes. L’avantage c’est que l’on a un retour immédiat de la matière organique, là elle est mangée et elle est dégradée automatiquement par l’estomac du mouton qui la recrache et c’est directement assimilable pour mes vignes, ça enrichit le sol."
Donnant-donnant
Des contraintes, Frédéric Henriquès le berger, n’en voit que très peu, surtout en cette saison où l’herbe à pâturer est une denrée rare. "Des contraintes il y en a toujours mais il faut s’y faire pour le bien-être des bêtes. Pour une année comme celle-ci où l’herbe est très rare, nous sommes très contents d’avoir des contraintes de fils et de rangées de vignes pour les brebis.
Si on n’avait pas l’opportunité de travailler avec des viticulteurs comme Christophe, nous aurions du mal à faire vivre nos bêtes.
Cette technique d’éco-pâturage revient en force depuis quelques années dans la région, une façon de revenir aux sources et au travail paysan. "Ça fait trois ans que l’on a commencé à manger dans les vignobles et de plus en plus de monde nous sollicitent car on parle de l’interdiction du glyphosate, de retour à la nature et puis comme disait Christophe, on parle de bon sens paysan", conclut le berger.