Elisabeth Borne a finalement dégainé l'arme du 49.3 mercredi 16 mars pour faire adopter, sans vote, la réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Une décision annoncée sous les huées des députés de l'opposition. Les réactions ont afflué de tous les bords politiques. Des manifestations ont eu lieu dans la foulée à Montpellier, Nîmes, Béziers et Perpignan.
Le gouvernement a décidé mercredi 16 mars d'enclencher sa responsabilité afin de faire adopter sans vote la réforme des retraites. L'annonce de l'usage de l'article 49.3 a été faite à l'Assemblée nationale par Elisabeth Borne, sous les huées d'une partie des députés de l'opposition. Plusieurs manifestations surprises ont éclaté le soir même. Dans le même temps, l'intersyndicale a appelé à des "rassemblements syndicaux de proximité" ce week-end, avant une "nouvelle journée de mobilisation" le jeudi 23 mars. Quelles réactions, quelles conséquences ? France 3 Occitanie retrace cette journée historique, minute par minute.
21h11 : Feu de joie ou plutôt de colère place de la Comédie à Montpellier au son de "on lâche rien !"
20h03 : Les réactions politiques continuent à pleuvoir. Le parti radical de gauche du Gard appelle "les députés à voter la motion du groupe" Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) "face à l'entêtement du gouvernement à imposer une réforme des retraites ni juste ni nécessaire". La Gauche écosocialiste de l'Hérault salue "une première victoire pour notre mouvement social", affirmant qu'Emmanuel Macron et son gouvernement sont "plus que jamais affaiblis" par l'usage de l'article 49.3. Sylvain Carrière, député LFI de l'Hérault, est lui de nouveau place de la Concorde à Paris aux côtés des manifestants : "Ils ont bloqué l’Assemblée, nous reprenons la rue", écrit-il sur Twitter.
19h57 : La marche des flambeaux s'achève à Montpellier, bien après la nuit tombée. Les manifestants sont arrivés place de la Comédie peu avant 20 heures, avant de se disperser tranquillement.
19h46 : À Perpignan, les manifestants de l'intersyndicale se sont déplacés de la préfecture des Pyrénées-Orientales au commissariat. Ils scandent "Libérez Jawel, on vous donne Macron", en référence à ce gilet jaune arrêté ce matin, lors du blocage de la zone Saint-Charles. Il sera libéré dans la soirée d'après le commissaire divisionnaire, dont les propos nous sont rapportés par notre journaliste Marie Boscher.
19h34 : L'intersyndicale s'est exprimée depuis Paris, par la voix de Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT. "Elle décide de poursuivre la mobilisation, et appelle les rassemblements syndicaux de proximité" partout ce week-end, avant une "nouvelle journée de mobilisation" le jeudi 23 mars prochain.
19h21 : La foule grossit à Montpellier. Beaucoup ne sont pas syndiqués, certains sont équipés de casseroles pour se faire entendre. Notre reporter Jean-Michel Escafre estime que les manifestants sont un millier. La marche aux flambeaux, également planifiée avant la décision de l'exécutif cet après-midi, déambule désormais depuis la place du Peyrou en direction de la préfecture de l'Hérault, toute proche. Les manifestants s'apprêtent à déposer un cercueil devant, symbole de la mort de la retraite selon eux.
19h07 : À Nîmes, où la mobilisation était prévue avant l'usage de l'article 49.3 par le gouvernement cet après-midi, une nouvelle action est d'ores et déjà annoncée par l'intersyndicale la semaine prochaine aux jardins de la Fontaine. Vincent Bouget, secrétaire départemental du Parti communiste, évoque les recours possibles pour bloquer la réforme, à commencer "par la motion de censure qui va être déposée lundi par un groupe centriste". Autre possibilité : le référendum d'initiative partagée, qui va être proposé par les députés communistes.
18h59 : Le rassemblement se poursuit à Perpignan. 500 personnes sont actuellement rassemblés devant la préfecture des Pyrénées-Orientales.
18h43 : Du côté du Gard, près de 400 personnes sont actuellement sur le parvis des arènes de Nîmes, selon notre journaliste Alexandre Rozga. Les secrétaires généraux de huit organisations syndicales départementales représentatives sont présents : CGT, CFDT, CFTC, FO, UNSA, Solidaires, CFE-CGC et FSU. "La colère des salariés n'a pas fini de gronder dans ce pays et dans ce département. Ce mouvement social, plutôt que de s'éteindre, va s'enflammer", prédit Bruno Rivier, secrétaire général de la CGT du Gard. "Tous ensemble, dans l'unité la plus large, nous avons tous les éléments en main pour gagner cette lutte", poursuit-il.
18h30 : À Montpellier aussi, les opposants à la réforme des retraites, dont de nombreux syndicats, donnent de la voix. Ils sont environ 500, pour le moment rassemblés sur la place du Peyrou. Ils vont bientôt se diriger vers la préfecture de l'Hérault.
18h17 : Le rassemblement a commencé il y a quelques minutes devant la préfecture de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Notre journaliste Barbara Gorrand rapporte que quelques centaines de personnes sont sur place. Parmi elles, des élus, dont la présidente du département Hermeline Malherbe, la vice-présidente de la région, et toutes les organisations syndicales. La circulation est coupée sur le quai Sadi Carnot.
18h03 : Après avoir dénoncé un "véritable braquage démocratique", le député RN de l'Hérault Aurélien Lopez-Liguori révèle dans un communiqué que "le groupe Rassemblement national dépose une motion de censure et s’annonce favorable à toutes les motions déposées, d’où qu’elles viennent". Il affirme aussi qu'il se tient disposé à se représenter, si Emmanuel Macron fait le choix de dissoudre l'Assemblée nationale.
17h40 : "Une insulte au monde du travail et au peuple français." Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie, dénonce elle aussi l'utilisation de l'article 49.3. "Le président de la République et son gouvernement ont choisi d’imposer par la brutalité du 49.3, une réforme injuste et inefficace", écrit-elle dans un communiqué.
17h25 : Le maire de Montpellier réagit à son tour. Michaël Delafosse dénonce "l'absence de discussion et de recherche de compromis dans le cadre de la démocratie sociale". Pour lui, le gouvernement "fait fausse route". Il ajoute : "Le seul chemin pour la France, c’est agir en responsabilité par le dialogue et l’esprit de justice."
17h15 : Les appels à manifester se multiplient. L'intersyndicale annonce un rassemblement "de protestation" à 18h30 devant la sous-préfecture de Béziers.
17h10 : Une manifestation est annoncée également à Perpignan ce soir. Elle est prévue devant la préfecture des Pyrénées-Orientales à partir de 18 heures.
17h05 : Interrogé par France 3 Occitanie, Sylvain Carrière, député LFI de la 8e circonscription de l'Hérault dénonce un "nouveau passage en force de la minorité présidentielle". Pour lui, le gouvernement "piétine la démocratie". Sylvain Carrière confirme le dépôt par la Nupes d'une motion de censure dans les prochaines heures.
16h57 : "Il y aura de nouvelles mobilisations" contre la réforme des retraites, a déclaré jeudi à l'AFP le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, dénonçant un "vice démocratique" après la décision du gouvernement d'activer l'arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter sa réforme.
"Évidemment qu'il y aura de nouvelles mobilisations, parce que la contestation est extrêmement forte, on a déjà énormément de réactions de la part des équipes syndicales. On décidera ensemble dans une intersyndicale", qui se tiendra jeudi soir au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a-t-il ajouté.
16h55 : "À quoi sert l'Assemblée nationale" s'interroge Coralie Mantion, élue écologiste à Montpellier. "Pour Emmanuel Macron, à rien, il piétine la démocratie", poursuit-elle, tout en appelant à une "6e République avec un ou une Première ministre nommée par l'hémicycle".
16h52 : À Nîmes, la circulation des bus est perturbée cet après-midi en vue de la manifestation annoncée à 18 heures. Des déviations sont en place, indique le réseau Tango.
16h50 : "La Première ministre vient de prouver par l’utilisation du 49.3 le refus total de la réforme par les français et leurs représentants. Utilisons la pression de la rue, les motions de censure, le recours au Conseil constitutionnel et le RIC La lutte continue !", écrivent les Jeunes socialistes de l'Hérault sur Twitter.
16h42 : À Montpellier, un rassemblement est également prévu à 18 heures sur la place du Peyrou. "Toujours mobilisés contre la réforme des retraites" écrit la CGT.
16h40 : "En recourant au 49-3, le gouvernement humilie une nouvelle fois les Français" réagit de son côté Aurélien Lopez-Liguori, député RN de la 7e circonscription de l'Hérault et conseiller municipal de Sète. Il poursuit : "Isolée et minoritaire, la macronie commet un véritable braquage démocratique."
16h35 : Sébastien Rome, député LFI de la Nupes était présent dans l'hémicycle où devait être voté cet après-midi le texte de la Commission mixte paritaire sur la réforme des retraites. Emmanuel Macron a finalement demandé à Elisabeth Borne d'engager la responsabilité du gouvernement pour faire adopter le texte sans vote. Pour Sébastien Rome "le gouvernement est absent des débats à l'Assemblée comme il est absent du pays, enfermé dans sa tour d'ivoire".
16h30 : L'ancien président socialiste du département de l'Aude réagit au micro de France 3 Occitanie. Pour André Viola, "la crise est profonde !" : "Comment peut-on accepter encore dans un pays républicain qu’un seul homme, fusse-t-il président de la République, décide de tout contre la majorité des Français et contre la majorité des députés ? Il faut que Jupiter redescende sur terre et retire cette réforme des retraites dont personne, à part lui, ne veut. Le ressentiment dans le pays est profond et il est urgent de vite retrouver de la sérénité. À l’inverse, Emmanuel Macron jette de l’huile sur le feu. Il restera dans l’histoire celui qui aura rompu le pacte social et peut devenir, s’il ne se ressaisit pas, celui qui aura rompu le pacte républicain."
16h23 : Une manifestation surprise vient de débuter à Paris, sur la place de la Concorde.
16h15 : Les premières réactions syndicales arrivent après le déclenchement de l'article 49.3 à l'Assemblée nationale. "La dame du 49.3 a parlé !" écrit FSU 30 (Fédération syndicale unitaire) sur Twitter. Le syndicat appelle à dénoncer "l'état autoritaire" et conclut "redonnons le pouvoir au peuple". La FSU du Gard appelle à un rassemblement ce soir à 18 heures devant la préfecture de Nîmes.
16h06 : Interrogé par France 3 Occitanie, Yoann Gillet, député Rassemblement national de la première circonscription du Gard évoque un "échec personnel pour Emmanuel Macron" et un "mépris pour la démocratie". "Le gouvernement n'a pas voulu respecter le vote des parlementaires" poursuit Yoann Gillet, qui confirme que son parti va déposer une motion de censure. "Nous voterons toutes les motions déposées par les différents groupes" enchaîne le député du Gard pour qui "il faut renverser le gouvernement et faire prévaloir l'opinion des Français opposés à la réforme depuis le début".