Environnement. "Nous aussi, un jour, on sera migrant à cause du climat" : ces Sentinelles des rivières dépolluent les cours d'eau

Le 16 mai dernier, la montpelliéraine Marie-Hélène Cocq a reçu le prix "Terre de femmes" de la fondation Yves Rocher pour son engagement environnemental et sociétal à travers son association "Sentinelles des rivières". Depuis 2009, elle dépollue les cours d'eau.

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C'est un rituel. Depuis 2009, au moins une fois par semaine, les Sentinelles des rivières se préparent : pince, sacs-poubelle, gants, des armes essentielles. Et c'est parti pour la chasse au détritus. Inutile de pagayer longtemps pour en trouver.

"Ça, de toute façon, c'est non biodégradable, déplore Marie-Hélène, en attrapant une bombe de peinture. Et en plus, ça pollue, avec les reliquats de peinture, les bouchons qui se désolidarisent, et ce métal qui rouille et qui ne disparaîtra jamais."

Se faufiler en kayak

La cause environnementale, Marie-Hélène Cocq y est sensible depuis son enfance. Pour elle, le kayak, c'est le meilleur moyen de transport pour protéger ce cadre bucolique, en plein cœur de ville : "On n'écrase pas la végétation, on ne piétine pas, on ne pollue pas, et ça nous permet d'aller nous glisser entre les ronces où se cachent les déchets. Donc avec nos embarcations légères, on peut vraiment se faufiler partout."

Accrochés aux branches, des bouts de textile utilisés un temps pour colmater l'érosion des berges, et qui aujourd'hui s'avèrent être un véritable poison.

"On essaie de manucurer les berges du Lez pour enlever tout ça, parce que sinon c'est avalé par les oiseaux, et ensuite par les poissons, détaille-t-elle. C'est absolument pas biodégradable."

Un objectif d'insertion professionnelle

Sans relâche, Marie-Hélène poursuit son autre objectif, qui lui tient tant à cœur : l'insertion professionnelle. Cette année, ils sont trois salariés à pouvoir bénéficier d'une mission d'un an. Parmi eux, Andres Sandoval, demandeur d'asile. Il raconte : "Je voulais travailler en cuisine mais je n'ai pas encore trouvé."

Tout comme eux, Jean-Michel espère parvenir à un emploi stable. "On a la possibilité d'être aidé pour aller vers une formation, de stages, puis trouer des employeurs."

Car pour Marie-Hélène, l'homme et la nature sont intimement liés. "Ça va de pair, on ne peut pas les différencier, assure-t-elle. Il faut se dire que nous aussi, un jour, on sera migrant à cause du climat."

Les Sentinelles des Rivières, qui œuvrent maintenant depuis 15 ans, espèrent bien pouvoir réveiller une plus forte prise de conscience collective.

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