Alors que la rentrée universitaire est programmée pour le 12 septembre, le syndicat étudiant SCUM tire la sonnette d'alarme sur le coût du logement, qui pèse de plus en plus lourdement sur le budget des familles alors que l'inflation persiste et que la précarité grandit chez les jeunes.
A l'université Paul Valéry de Montpellier, le campus est encore presque désert en cette fin de mois d'août : l'heure est aux inscriptions et, pour les étudiants rencontrés sur place, à la recherche de logement. Un vrai défi pour les nouveaux arrivants comme Lola, qui a opté pour une colocation : "trouver un appartement toute seule sur Montpellier, c'est compliqué : l'offre n'est pas énorme et les loyers sont assez élevés".
Roselyne, mère d'un autre étudiant, a pu bénéficier d'un logement du CROUS (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires), mais précise que cela "n'a pas été évident".
Un budget mensuel grevé par le loyer
Le logement représenterait selon le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) 75 % du budget des étudiants, auquel il faut ajouter 176 euros annuels de l'abonnement de transports en commun : une gageure pour nombre d'entre eux selon le syndicat SCUM :
Le prix moyen d'un studio sur Montpellier, c'est 440 € par mois. Sachant qu'avec un échelon de bourse le plus élevé un étudiant peut toucher un peu moins de 600 €, ça laisse moins de 200 € pour se nourrir et se vêtir. C'est très, très peu.
Kali Lallemant, membre du syndicat étudiant SCUM
Montpellier mauvaise élève
Des chiffres qui diffèrent quelque peu de ceux publiés par l'un des grands syndicats étudiants nationaux, l'UNEF, dans son classement annuel des villes étudiantes paru récemment : selon ce baromètre, le logement représente 57% du budget d'un jeune pour cette rentrée. 11 villes ont un loyer moyen supérieur au montant d'une bourse échelon 7 (dont l'allocation mensuelle est de 596,50 €) et 26 villes ont augmenté leurs loyers de plus de 2% par rapport à l'an dernier.
Dans ce palmarès, Montpellier se classe au 15ème rang des villes universitaires les plus chères avec un loyer moyen de 517 €, devant Toulouse, 19ème avec 492 €. Nîmes et Perpignan sont 36ème et 37ème avec des mensualités moyennes de 409 € et 404 €.
40% de boursiers à l'université Montpellier 3
A la faculté de Lettres, 40 % des étudiants sont boursiers et perçoivent en moyenne 300 euros par mois. Face a cette précarité grandissante, le Rectorat annonce une série de mesures, par la voix de Khaled Bouabdallah, Recteur délégué à l'enseignement supérieur :
Par exemple, c'est l'augmentation des bourses sur critères sociaux de 4%, celle des APL est de 3,5%. C'est aussi le gel des loyers du CROUS et des droits d'inscription à l'université, ainsi que le maintient pour toute l'année universitaire des repas à 1 € pour les boursiers et les étudiants précaires : ce sont des efforts très importants !
Khaled Bouabdallah, Recteur délégué à l'enseignement supérieur
De son côté, le syndicat étudiant SCUM continuera cette année encore à distribuer gratuitement des colis repas 2 fois par mois.