Une des deux adolescentes âgée de 13 ans avait tué son père de plusieurs coups de couteau, blessé sa mère et sa petite soeur avec la complicité d'une amie du même âge. Elles disaient avoir agi au nom des Creepy pasta, des personnages de légendes effrayants sur Internet.
L'homicide s'était produit à Fabrègues à l'ouest de Montpellier (Hérault), le dimanche 13 mars. Le père de famille avait été tué à l'arme blanche dans sa villa d'un quartier résidentiel, touché au cœur. Sa femme, et l'un de leurs trois enfants avaient également été gravement blessés par cette même arme. L'adulte avait été blessée au poumon et la fillette âgée de huit ans touchée au rein. La fille aînée du couple, âgée de treize ans, était interpellée par les gendarmes. Elle s'était apparemment réfugiée chez les parents de son amie, 14 ans, elle aussi appréhendée par les militaires.
Creepy pastas
Les deux jeunes adolescentes auraient commis l'assassinat sous l'influence d'une sous-culture lugubre sur Internet : les "creepy pastas". Un phénomène assez ancien sur Internet, qui avait fait parler de lui il y a quelques années, notamment à travers des faits-divers aux Etats-Unis d'Amérique. Les deux jeunes filles baignaient apparemment dans cet univers encore très présent sur le web, à travers des photos, des histoires sinistres ou des vidéos.
Incarcérées
Les deux jeunes filles avaient été incarcérées dans deux centres pénitentiaires du sud de la France, rapportent nos confrères de Midi libre. Un mandat de dépôt de six mois prononcé à leur encontre. Les psychiatres qui ont examiné l'adolescente ayant tué son père, sous l'influence des creepy pastas ont estimé que son discernement avait été aboli au moment des faits. Elle pourrait être reconnue comme étant pénalement irresponsable.
Famille anéantie
"La principale sera jugée par la chambre de l’Instruction qui évaluera l’irresponsabilité pénale. Si c’est ce qui est retenu, elle ne sera pas punie (ce qui est différent et bien qu’elle ait fait six mois de détention provisoire) mais portera toute sa vie le fait d’avoir été conduite à l’occasion d’un trouble psychique à tuer quelqu’un qu’elle aimait, son père, et à blesser sa mère et sa sœur. Pour l’autre adolescente, sa responsabilité devra aussi être clairement déterminée par la juridiction compétente. La famille est avant tout anéantie par le drame et ses conséquences terribles", précise Iris Christol, avocat de la famille de l'auteure présumée du crime et de sa famille.
A la fin de l'été la jeune fille qui a tué son père a été placée dans un centre pédopsychiatrique spécialisé. L'autre adolescente, renvoyée dans un premier temps dans sa famille, va être placée dans un centre éducatif renforcé à la demande du parquet de Montpellier.