C'est un crime horrible et d'une rare barbarie qui avait choqué la ville d'Agde en 2021. Une retraitée était retrouvée morte, décapitée à son domicile. Depuis ce lundi, un ancien boxeur professionnel, ex-employé de maison de la victime, comparaît pour assassinat devant les Assises de l'Hérault. Il nie les faits.
Le dossier est impressionnant, autant que les faits sont rares et le crime effroyable.
Jean-Michel Moulun, 53 ans, est apparu calme, ce lundi matin, dans le box des accusés, au premier jour de son procès à Montpellier. Ancien boxeur professionnel dans les années 90 et candidat du Front national en 2014, à Haumont, dans le Nord, il est accusé d'avoir assassiné et décapitée une septuagénaire à Agde, le 13 octobre 2021.
La vengeance comme mobile ?
Le mobile est la vengeance selon les enquêteurs. La victime, une femme de 77 ans pour qui il travaillait en tant que jardinier, l’avait congédié quelques mois plus tôt pour des soupçons de vol de bijoux.
Preuve accablante pour l'accusation, l’homme apparaît un couteau à la main le jour du drame sur les caméras de vidéosurveillance installées par le fils de la victime au domicile de cette dernière. De plus, du sang de la septuagénaire est également retrouvé chez Jean-Michel Moulun.
L'accusé nie être l'auteur de l'assassinat.
La thèse du complot contre l'accusé organisé par le fils de la victime
Il prétend avoir été pris au piège par quatre hommes auteurs du crime l’ayant obligé à voler la victime et à assister à sa décapitation.
Ces quatre hommes auraient fait pression sur lui en menaçant la vie de sa femme et ses enfants. Ils l'auraient obligé à voler la carte bancaire de la victime, pour aller chercher de l'argent dans trois distributeurs. Ce que confirment les caméras des Dab concernés, montrant un homme avec casquette et masque chirurgical retirant des billets.
À son retour chez la victime, les quatre hommes avaient fini de trancher le cou de la septuagénaire et lui auraient donné le couteau "pour finir le travail".
Il affirme que le commanditaire du meurtre serait le fils de la vieille dame qui souhaitait faire main basse sur l'héritage.
Il a une version à lui que personne ne croit. Et que j'essaierai de démontrer. On est allé un peu vite en besogne dans cette affaire. On a vu sur une caméra, un homme avec un couteau. Considérant que la personne qui habite la maison est décédée par arme blanche, par conséquent, il est auteur de l'assassinat. C'est faux, je vais plaider l'acquittement.
Maitre Josy-Jean Bousquet, avocat de Jean-Michel Moulun
Jean-Michel Moulun nie en bloc les faits qui lui sont reprochés et invoque des troubles de mémoire l’empêchant de se souvenir du jour du drame.
Un procès très éprouvant pour la famille de la septuagénaire
En fin de journée, un moment douloureux attendait les jurés, la famille de la victime et l'auditoire présent, avec la projection des photos de la scène de crime prises par les enquêteurs et les techniciens judiciaires.
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Du côté des parties civiles, le huis clos demandé par la famille a été rejeté par la cour d'assises. L’avocate des enfants et petits-enfants de la victime n’a pas souhaité réagir au premier jour du procès.
Le verdict est attendu mercredi. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Écrit avec Alexane Marcel.