Elle est la coloriste attitrée de Joan Sfar et Lewis Trondheim. Alors que le festival d'Angoulême consacre une exposition à ce métier d'art indispensable, Brigitte Findakly nous raconte sa passion pour la couleur depuis son atelier situé à Montpellier dans l'Hérault.
A l’occasion de sa 50e édition, le festival d’Angoulême met le métier de coloriste à l’honneur à travers une exposition. Exceptionnellement, Brigitte Findakly ne sera pas présente à la grande fête de la bande dessinée cette année. Mais elle a accepté de raconter à Armelle Goyon et Franck Detranchant de France 3 Occitanie ce métier si discret et pourtant si visible depuis son atelier situé à Montpellier.
Coloriste attitrée de Joan Sfar
Depuis de nombreuses années, elle met en couleur le trait noir et blanc des auteurs. Aujourd’hui, tout se fait à l’ordinateur. Elle reçoit les planches vierges, s’imprègne de l’histoire et lui donne sa tonalité, son ambiance. Une page par jour.
"Quand je travaille, je demande toujours à l'éditeur de m'envoyer les photocopies des pages originales, explique l'artiste. C'est important de bien comprendre le dessin pour pouvoir justement le retranscrire après à la couleur."
Brigitte Findakly est la coloriste attitrée de Joan Sfar. Un auteur qu’elle a rencontré dans les années 80 avec Lewis Trondheim qui deviendra son époux. Avec Joan Sfar, la création est empreinte de confiance.
Avant le numérique, le plaisir de l'encre
A ses débuts, la coloriste travaillait à l’encre et peignait à la main. Un art qu’elle perpétue encore aujourd'hui, notamment dans des œuvres communes avec son époux Lewis Trondheim : "ça me manquait de mélanger les couleurs, de toucher le papier. Et puis, quand on colorie, il y a des effets, il y a ce que j'appelle des accidents heureux, un mélange qui n'était pas prévu et finalement, on se dit 'tiens, c'est pas mal'."
Un métier passion, mais finalement peu reconnu dans la profession. Sur les albums, le nom du ou de la coloriste n'apparait généralement qu'à la fin. "Pour qu'il y ait la coloriste en couverture, il faut que l'éditeur, et surtout les auteurs - le scénariste et le dessinateur - soit d'accord, explique la spécialiste des couleurs. S'ils ne le souhaitent pas, l'éditeur ne peut pas les obliger. Et moi, en tant que coloriste, je ne peux pas les obliger non plus."