Des gilets jaunes rassemblés lundi après-midi devant le tribunal de Montpellier aurait chanté : "un flic suicidé est un flic à moitié pardonné." En référence au suicide d'une capitaine de police quelques jours plus tôt. Le procureur de la République a ouvert une enquête pour "outrage".
Les gilets jaunes sont soupçonnés d’avoir chanté "La capitaine pan, pan, pan, elle est où la capitaine, pan, pan, pan. Un flic suicidé est un flic à moitié pardonné" comme le rapporte Métropolitain. Le procureur de la République de Montpellier a décidé de diligenter une enquête pour outrage sur une personne dépositaire de l'autorité publique.
Si ces propos ont été tenus, ils ont totalement inacceptables, humainement et juridiquement. C'est extrèmement choquant
"Si ces propos ont été tenus, ils ont totalement inacceptables, humainement et juridiquement. C'est extrèmement choquant," nous explique Christophe Barret.
Une trentaine de gilets jaunes étaient réunis pour soutenir l'un des leurs poursuivi devant le tribunal correctionnel pour des saccages de biens publics et privés. Il a été condamné à trois ans de prison ferme et placé sous mandat de dépôt. Devant le tribunal, les paroles "un flic suicidé est un flic à moitié pardonné" ont été entendues par des collaborateurs d'un magistrat. Prévenu, il a demandé aux policiers de recueillir des témoignages. La sûreté départementale est chargée de l'enquête. "Nous sommes indignés par ces propos de haine, d'une indécence effroyable," s'indigne la direction départementale de la sécurité publique de l'Hérault.
Nous sommes indignés par ces propos de haine, d'une indécence effroyable
"Toute la communauté policière montpellièraine est touchée depuis plusieurs jours et ça ne vient qu'aggraver cette peine. Il y a la colère quand on entend de tels propos abjects tenus par des pseudos gilets jaunes. Je ne vois pas ce que ça peut avoir avec leurs revendications initiales. C'est totalement incompréhensible," s'insurge Yann Bastière, du syndicat Unité SGP Police FO 34.
Propos abjects
Les propos tenus font référence au suicide d'une capitaine de police de la sûreté départementale, une femme d'une quarantaine d'années, le 18 avril, avec son arme de service. Ce décès avait profondément choqué ses collègues. Une enquête judiciaire de l'IGPN ( Inspection Générale de la Police Nationale) est en cours, une autre administrative suivra pour déterminer les circonstances mais aussi les causes du passage à l'acte de la policière.