Fondation Abbé Pierre : le mal-logement en hausse en Occitanie

Alors que la trêve hivernale des expulsions locatives prendra fin dans quelques jours, la Fondation Abbé Pierre livre un triste constat. En Occitanie, depuis 2 ans, le mal-logement n'a pas régressé : la situation empire d'année en année.

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C'est le premier rapport de la Fondation Abbé Pierre Occitanie depuis 2  ans pour cause de Covid, et le constat est amer.  Les inégalités en matière de mal-logement se creusent. Et malgré un plan quinquennal baptisé  " Le logement d abord ", le nombre de sans-abris est en nette hausse.

On a eu une augmentation de +50% sur le territoire national en 10 ans

Rachel Lambert Chargée de mission Fondation Abbé Pierre Occitanie

" On a eu une augmentation de +50% sur le territoire national en 10 ans. A Montpellier, comme sur d'autres territoires de l'Occitanie, on ne cesse de compter le nombre de personnes à la rue, avec également de plus en plus de personnes qui sont dans des squats et des bidonvilles, " explique Rachel Lambert, chargée de mission Fondation Abbé Pierre Occitanie 

Baisse des logements sociaux 

Dans la Région , le nombre de logements sociaux a chuté de 25 % depuis 2015. Ne serait-ce qu' à Montpellier  6 800 personnes attendent d'être logées de manière pérenne. Pas moins de 155 000 demandes de logements sociaux sont en attente en Occitanie.

" Fin 2019, on avait 145 000 demandes, donc on a 10 000 demandeurs de plus en 2 ans ! C'est à Nîmes que le nombre de demandeurs de logements sociaux est le plus élevé,  "  s'inquiète Sylvie Chamvoux, directrice Fondation Abbé Pierre Occitanie.

Le Samu Social sature 

Même les structures d'hébergements temporaires manquent. Le 115 , le numéro d' urgence des sans-abris, qui dispatchent vers des hébergements de nuit, n'arrive plus à faire face. Avec une croissance continue des appels au 115 (+220 % au 115 du Gard entre 2020 et 2021) et d’une saturation des structures d’hébergement d’urgence et d’insertion, en dépit d’une augmentation massive du parc d’hébergement d’urgence ces trois dernières années. Les demandes d’hébergement d’urgence sont en forte augmentation, notamment pour les ménages avec enfants.

" Sur le département de l'Hérault, comme dans la Haute-Garonne, on a un taux de réponses positives sur les appels au 115 qui est de 23 % . Seulement 23 % des appels qui aboutissent au 115 obtiennent une réponse positive. Pour les autres, c'est une fin de non-recevoir. On a donc de plus en plus de personnes qui aujourd'hui, ne font plus appel et ne demandent plus, " constate Sylvie Chamvoux, directrice Fondation Abbé Pierre Occitanie. 

La fondation Abbé Pierre appelle également au recensement et à la réquisition des bâtiments vacants, municipaux ou d'état.

Le logement d'abord 

" Le logement d'abord" est un plan quinquennal mis en place par l'Etat en 2017. C' est un héritage de plusieurs décennies de politiques publiques visant un accès direct et pérenne au logement pour les personnes sans domicile, plutôt que la multiplication de réponses d’hébergement de court terme. 

Toute personne dépourvue de logement doit pouvoir accéder le plus rapidement possible à un logement de droit commun, sans devoir nécessairement passer par l’étape de l’hébergement.

Le Logement d’abord c’est enrayer ce cercle vicieux de l’errance institutionnelle

Une travailleuse sociale

Montpellier, Nîmes et Toulouse ont fait  l'objet de ce plan . 

Les trois métropoles se caractérisent par un taux de pauvreté supérieur à la
moyenne nationale : 15,8 % sur Toulouse Métropole, 19,8 % sur Montpellier Méditerranée Métropole et 22,8 % sur Nîmes Métropole, contre une moyenne nationale à 14,8 %.

Des chiffres datant de 2018 dont on peut faire l’hypothèse qu’ils ont augmenté depuis la crise sanitaire. Le nombre de demandeurs de logement social à très faibles ressources  ne cesse de croître et la part des attributions à ces ménages reste largement inférieure aux besoin.

De plus en plus de familles 

Alors que 63 % des ménages enregistrés sont des personnes isolées, 70 % des logements déclarés s’adressaient à une typologie familiale de 3 personnes et plus. 80 % des ménages perçoivent moins de 1 000 € de ressources, pour lesquels
les loyers des T1bis/T2 captés sont inaccessibles.

Certains publics sont particulièrement exclus de logement, notamment les personnes en situation administrative complexe, qui se retrouvent sans droit au séjour à un moment donné de leur parcours.

Fondation Abbé Pierre

Lorsque l’on regarde plus précisément les niveaux de revenus, on note que la moitié des attributions (53 %) sont en faveur des ménages sous le seuil de pauvreté. Parmi eux, on retrouve majoritairement des ménages dont les revenus mensuels sont situés entre 500 et 1 000 € (40 % des attributions de l’année). La part des attributions est
en revanche beaucoup plus faible pour les demandeurs ayant moins de 500 € (8 %), correspondant au niveau de ressources des bénéficiaires du RSA, qui représentent 12 % des demandeurs.

Montpellier parmi les 3 villes les plus chères de France.

Montpellier se classe parmi les 3 villes les plus chères de France en terme de logement. La Métropole a voté un dispositif expérimental d’encadrement des loyers sur la ville de Montpellier qui devrait entrer en application courant 2022. Toutefois, compte-tenu des niveaux de loyers actuels, le plafonnement à +20 % du loyer médian ne devrait pas permettre de loger des personnes dont les ressources dépendent des minima sociaux.

Une des préconisations de la Fondation Abbé Pierre vise  ainsi à élargir le dispositif au parc social afin de garantir un niveau de loyer correspondant au niveau de ressources des ménages ainsi qu’à leur composition familiale.

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