Guerre en Ukraine. Partir ou mourir : le calvaire de la population prise au piège sous les bombes

Les femmes, les enfants et les personnes âgées tentent de fuir leur pays en guerre avec l'aide à distance de leurs familles en France. A Montpellier, un couple franco-ukrainien remue ciel et terre pour mettre ses proches en sécurité.

Si  loin et si proches. Iuliia Kovalenko, et son compagnon vivent la guerre en direct par écrans interposés, lorsqu’ils arrivent à joindre la famille de la jeune femme qui a miraculeusement survécu aux bombardements. 

Dans la cave

Au début de la guerre, les parents de la jeune femme vivant dans l’Hérault avaient transporté des stocks d’eau et de vivres terrés dans leur cave, préférant mourir chez eux. Le père de la jeune femme était dans la pièce à côté lorsqu'une bombe a éventré sa maison. Leur voisin a été tué en allant déblayer la neige qui a recommencé à tomber dans la région de Rubezhny à l’Est de l’Ukraine près de la frontière russe. Très vite, la famille de la jeune femme s’est retrouvée prise au piège. 

Soit ils mourraient de faim sur place, soit ils se faisaient tuer s’ils prenaient la route.

Hakim

Compagnon de Iuliia.

La mort de leur voisin, et la destruction de leur maison ne leur ont plus laissé le choix. Mais comment faire lorsque les routes et les voies de communications  déjà plus qu’aléatoires sont coupées ? Comme beaucoup d’Ukrainiens à l’Etranger, Iullia et ses amis héraultais se sont servi des réseaux sociaux. «C’est comme cela que nous avons trouvé un homme qui a accepté de prendre des risques eu le courage de venir les chercher pour les transporter jusqu’à une gare afin qu’ils puissent prendre un train jusqu’à la frontière avec la Pologne ou la Hongrie ».

Maison de retraite bombardée

Le chauffeur devait aller les chercher vendredi 11 mars mais des bombardements se sont abattus dans le village des parents de Iuliia et ont détruit une maison de retraite à proximité. Le chauffeur a dû rebrousser chemin et revenir ce matin. Il a pris en charge les parents, la sœur, la cousine et deux enfants en bas âge. Les hommes susceptibles d’être mobilisés ne peuvent pas quitter le territoire.

Pas de cessez-le-feu

Là-bas pas de cessez-le-feu. Plus d’eau, ni de chauffage ni d’électricité. Aux dernières nouvelles, la famille de Iullia était dans un train en direction de l’Ouest de l’Ukraine. «Il doit passer par  Kharkiv et aller à Kiev, la capitale, à 10 heures de voyage et se rapprocher de la frontière polonaise. Si ces deux villes sont pilonnées par les Russes, les voies de chemin de fer sont pour l’instant épargnées et restent de vrais couloirs humanitaires", soupire la jeune femme rongée par l’inquiétude.

Plus de médicaments

"Mes parents sont âgés. Ma mère a des problèmes cardiaques. Ils n’ont plus de médicaments. Ils sont restés cachés dans une cave depuis le début des bombardements. Sans électricité, ni chauffage et la neige qui s’était remise à tomber". La jeune femme a contacté la Croix-Rouge et l’ambassade d’Ukraine sans succès. Elle a décidé d’agir. Elle a contacté ses anciens collègues en Ukraine qui l’ont orientée vers une femme ayant un vaste réseau sur place. « Il lui a fallu deux jours pour trouver le chauffeur, mais elle y est parvenue. Je commence à respirer ».  

Minibus

Elle envisage à présent de partir avec son compagnon chercher sa famille à la frontière.  Il va falloir récupérer des fonds pour financer l’essence et le péage. 1000 euros à trouver en urgence.  « Nous cherchons un minibus pour transporter 9 personnes entre la Pologne et Montpellier ». L’appel est lancé.  

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