L’arrestation d’un enseignant de Bédarieux pour détention d’images pédopornographiques n’est pas isolée. Au total, 52 personnes ont été interpellées en France par l'Office central de répression des violences à la personne.
L’enseignant héraultais fait partie des 52 personnes interpellées cette semaine lors d’un vaste coup de filet de l'Office central de répression des violences à la personne (OCRVP). Tous sont soupçonnés d’avoir détenu ou mis à disposition des images et des vidéos pédopornographiques.
Les profils des individus arrêtés varient, allant de l’étudiant au retraité. Parmi eux, un jeune homme de 22 ans ou encore une femme, relâchée à l’issue de sa garde à vue. Certains sont marginalisés, d’autres plus socialement intégrés. Et donc également cet instituteur héraultais.
C’est quelqu’un qui était apprécié, y compris dans son travail d’instituteur
« C’est quelqu’un qui était apprécié, y compris dans son travail d’instituteur » assure Francis Barsse, maire de Bédarieux. Au cours de sa garde à vue, l’homme de 36 ans a reconnu avoir une attirance sexuelle à l'égard des garçons âgés de 16 à 18 ans. Il avoue également avoir téléchargé quelques images pornographiques mettant en scène des mineurs avant de les effacer rapidement.
Dans l'après-midi du 13 octobre, l’enseignant a été mis en examen pour détention, offre, mises à disposition et importations de fichiers pornographiques mettant en scène des mineurs entre octobre 2015 et octobre 2021. Il a été placé en détention provisoire.
Le choc dans la commune
Francis Barsse baisse les yeux : « jamais je n’aurais imaginé qu’on arriverait à ce phénomène déplorable ». Il connaît bien l’homme arrêté puisque ce dernier faisait également partie du conseil municipal. « C’est quelqu’un à qui j’avais demandé de se rapprocher des jeunes utilisateurs du skate park de Bédarieux et que je vois régulièrement » précise le maire.
Hier, immédiatement après avoir appris son incarcération, Francis Barsse a réuni tous ses élus « pour leur faire part de la situation, du choc que j’ai subi et de mon état d’esprit ». L’inspection d’académique de Montpellier a alors mis en place une cellule de crise à l'école Langevin Wallon.
Porter un coup de poing à ce type de délinquance
L'Office central de répression des violences à la personne souhaite « porter un coup de poing au niveau national à ce type de de délinquance ». Un vaste coup de filet dans le milieu pédocriminel avait déjà été mené en octobre 2020. Une soixantaine de personnes avaient alors été interpellées.
Depuis l'été 2020, la consultation et le téléchargement d'images pédopornographiques sont passibles de cinq ans d'emprisonnement, contre deux auparavant et de 75 000 € d'amende. Les auteurs sont automatiquement inscrits au Fijais, le fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles.