A Saint-Clément-de-Rivière (Hérault), les obstacles s'amoncellent autour de la zone commerciale "Oxylane", dont la construction est portée par le groupe Décathlon. Ses opposants viennent de recevoir le soutien du préfet, qui demande le retrait du projet du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT).
L'enquête publique ne s'achèvera que le 19 octobre prochain, mais sans attendre, le préfet de l'Hérault demande le retrait du projet "Oxylane" du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) de Saint-Clément-de-Rivière. En clair : la zone commerciale portée par le groupe Décathlon pourrait ne pas voir le jour, et c'est une petite victoire pour les opposants à sa construction, à savoir le collectif Oxygène.
Destruction de terres agricoles
Tenu par la loi de transmettre son avis aux communes concernées par l'élaboration de ce SCoT, le préfet a estimé que les terres concernées (23 hectares et demi de surfaces agricoles) sont aujourd'hui utilisées pour la mise et culture et que leur destruction constituerait une réduction des espaces biologiques, d'autant que la création de la zone commerciale provoquerait une saturation du réseau routier environnant.
Or, l'un des objectifs d'un SCoT est, entre autres, de préserver les paysages, les espaces naturels et agricoles, ainsi que la ressource en eau. Autant d'arguments que tentent de faire valoir depuis plusieurs années les opposants au projet.
La voie ouverte aux recours
Dans cet avis, que se sont procurés nos confrères de France Bleu Hérault, le préfet demande donc le retrait pur et simple du projet Oxylane. L'association SOS Lez Environnement estime qu'un tel positionnement ouvre la voie à des recours juridiques. Mais pour la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup, seul le tribunal administratif a le pouvoir d'invalider le permis d'aménagement délivré en 2015. En février 2018, la justice avait annulé partiellement ce permis d'aménager.
Un projet de revitalisation économique compromis
Pour les élus, renoncer à Oxylane porterait un coup à l'économie de la zone, car 220 emplois devaient être créés. En outre, les communes espéraient en retirer annuellement un million d'euros de taxes. Le bras de fer devrait donc se poursuivre entre les tenants et les opposants au projet de ce "village Décathlon", qui prévoyait l'installation de diverses enseignes autour des loisirs, des sports et des activités de plein air. Voici le reportage de Thierry Will et Valérie Banabera.