"Ils craquent, ils ont envie d’en finir, ils se referment": à Montpellier, un dispositif pour les étudiants en détresse

C’est une année noire pour les étudiants. Pour ceux qui vivent dans des logements Crous, loin de leur famille, le quotidien est de plus en plus compliqué. A Montpellier, un dispositif a été mis en place pour repérer et accompagner ces étudiants en détresse.

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Depuis le début de la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus, les étudiants souffrent de plus en plus, entre alternance de cours à distance et cours en présentiel. Pour ceux qui vivent dans des cités universitaires, loin de leur famille, le quotidien est de plus en plus difficile à supporter. Certains d'entre eux se referment sur eux-mêmes, quand d'autres tentent le pire.

Des drames face auxquels les services du Crous ne sont pas préparés : "On a eu de plus en plus d’appels de détresse, de désespoir, de ces étudiants qui, à force d’être soumis à des contraintes de plus en plus dures, craquent tout simplement. Alors, nous, on est armés pour les soutenir financièrement, socialement aussi, mais quand ça touche à la santé mentale, on ne peut rien faire," nous dit Fouad Boukalkoul, le responsable de la cité Vert Bois à Montpellier.

On a eu de plus en plus d’appels de détresse, de désespoir

Fouad Boukalkoul, Responsable cité Vert bois

Pour tenter de faire face à cette détresse,  un partenariat entre le Crous, la Croix-Rouge mais aussi le CHU de Montpellier a été mis en place pour épauler et accompagner ces étudiants. C'est le dispositif, DIRECT, (Dispositif d'Intervention Rapide Étudiants Crous en situation de Tension psychique).

Une intervention rapide

Dans un premier temps, des référents du Crous sont chargés de suivre un groupe d’étudiants au sein de chaque cité universitaire. Dès qu’ils repèrent un étudiant en situation de détresse, ces référents alertent la Croix-Rouge : "Et à partir de là, on a deux possibilités, soit on a du conseil pour les orienter vers des professionnels de santé, soit eux-mêmes vont être amenés à intervenir dans le cas de personne en crise. Pour ma part ça a été le cas à plusieurs reprises car j’ai été confronté à des situations sur le terrain où à des situations difficiles en termes de gestion des émotions, de mal être très profond. Des étudiants qui pensent au pire, veulent en finir, se referment sur eux-mêmes."

Trois personnes bénévoles, dont un médecin peuvent intervenir directement sur place et ce, 7 jours sur 7 et 24h/24 : "L'intervention rapide est très importante car les minutes sont précieuses quand on se retrouve face à des jeunes qui sont en crise, qui veulent en finir, les minutes sont très précieuses."

Suite à l’intervention de la Croix-Rouge, les médecins décident de la prise en charge de l’étudiant, soit une hospitalisation, soit un suivi psychologique. 

Depuis la mise en place du dispositif, six interventions ont été faites par la Croix-Rouge dans les différentes cités universitaires de Montpellier, trois interventions ont nécessité une hospitalisation.

Détresse constatée en lycées et collèges

Les étudiants à l'université ne sont pas les seuls à pâtir de cette crise sanitaire. Chez les plus jeunes, les collégiens et les lycéens la souffrance se fait aussi ressentir. Les infirmières scolaires tirent la sonnette d'alarme. De plus en plus d'élèves les sollicitent car ils souffrent d'angoisses liées au covid : "Le signal d'appel est toujours physiologique, les élèves viennent pour un mal de ventre, un mal de tête et puis on se rend compte que derrière il y a autre chose," explique Agnès Kavciyan, infirmière scolaire dans un lycée professionel à Beaucaire. 

Les élèves viennent pour un mal de ventre, un mal de tête et puis on se rend compte que derrière il y a autre chose

Agnès Kavciyan, infirmière scolaire

Elles nous confient que ces élèves ont besoin de parler.  Aujourd'hui les raisons principales des visites à l'infirmerie dans le collège où officie Agnès Kavciyan sont : le stress de la situation actuelle, les souffrances intrafamiliales, mais aussi le sentiment de culpabilité qui pèse sur ces élèves, et évidemment la peur de contaminer. 

"On ressent une tension de plus en plus palpable", nous confirme une autre infirmière scolaire. 

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