Collé contre un mur et menacé verbalement samedi dans le vieux Montpellier, après la manifestation contre les violences policières, le maire de Grabels a porté plainte contre X, ce lundi matin. René Revol pointe sans hésiter l'extrême droite dans cette affaire. Un grand rassemblement de soutien est prévu samedi 30 septembre à Grabels, en présence de Jean-Luc Mélenchon.
René Revol est encore sous le choc de l'agression qu'il a subi samedi 23 septembre vers 15 h 30, dans les rues de l'Ecusson, à Montpellier.
Le maire LFI de Grabels se promenait seul et à pieds dans la vieille ville qu'il apprécie beaucoup, il se dirigeait tranquillement vers l'esplanade pour aller prendre le tram et rentrer chez lui.
Soudain deux jeunes hommes, âgés de 25 et 30 ans et habillés en costumes selon ses dires, ont surgi et l'ont saisi par l'épaule : "Cela s'est déroulé très vite, au début, quand ils m'ont poussé contre un mur, j'ai cru à une tentative de vol ".
Plainte déposée chez les gendarmes
La scène est rapide, pas de coups mais des menaces très claires assénées en quelques secondes : "On sait qui tu es, un ami des arabes, tu ne perds rien pour attendre".
René Revol affirme avoir fait tout de suite le lien avec l'affaire du mariage sous OQFT de Béziers : fin juillet, il avait été la cible d'injures, de pressions et de menaces de mort à cause de sa prise de position contre Robert Ménard, le maire de Béziers ayant refusé de marier une jeune biterroise avec un jeune Algérien en situation irrégulière.
Ce lundi 25 septembre, celui qui est aussi l'un des vice-présidents de la métropole est allé déposer plainte chez les gendarmes de Castelnau-le-Lez, dont sa commune dépend.
Une recherche de vidéo de son agression est en cours pour tenter d'identifier et de retrouver ces deux jeunes hommes.
Des soutiens tous azimuts
Depuis ce nouvel épisode, le téléphone de René Revol ne cesse de sonner : de nombreux maires de la métropole et des responsables politiques locaux l'ont appelé pour exprimer leur indignation et leur soutien, telles que Patricia Miralès, secrétaire d'État chargée des Anciens Combattants, ou Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie.
Le sénateur de centre droit Jean Pierre Grand, dont les convictions sont à l'opposé de celles de l'élu de la France Insoumise, y compris par rapport à la manifestation contre les violences policières, est même venu en personne jusqu'à la mairie de Grabels, ce lundi, pour lui exprimer sa solidarité.
Manifestation prévue samedi à Grabels
Un grand rassemblement contre les violences d'extrême droite doit se tenir, samedi 30 septembre en fin d'après, midi place de la Fontaine, dans le vieux Grabels, avec, espère René Revol, des élus de tous bords pour protester contre ces intimidations répétées.
Jean-Luc Mélenchon, patron de La France Insoumise et ami de longue date de René Revol, en sera, accompagné d'une trentaine de parlementaires LFI.
En attendant, ce septuagénaire combatif qui dirige sa ville depuis 15 ans, a pris la décision, à regret, de ne plus aller manifester seul à Montpellier, comme il l'avait toujours fait jusqu'à présent, sans se poser de questions.