Début avril, le centre de sauvegarde de la faune sauvage de Villeveyrac dans l'Hérault a dû partiellement fermer ses portes, faute de soigneurs spécialisés. Alors, le dernier hôpital pour animaux sauvage du département craint d'être surchargé dans les jours à venir : celui de Laroque dans les Cévennes.
Entre une cigogne blessée aux ailes et des rapaces en rémission, un nouveau patient vient d'être transporté en urgence, dans un carton. Il s'agit d'un pigeon ramier blessé à l'aile, retrouvé dans une piscine. Pour venir jusqu'au refuge pour la faune sauvage de Laroque, il a dû parcourir plus de 40 kilomètres.
L'autre centre de l'Hérault partiellement fermé
"On a appelé le centre de Villeveyrac qui n'avait pas de place, donc ils nous ont dit de l'amener à proximité de notre domicile", explique sa sauveuse. Début avril, le centre régional de sauvegarde de la faune sauvage de Villeveyrac a dû partiellement fermer, faute de soigneurs spécialisés. Alors, depuis, l'hôpital de Laroque soigne encore plus d’animaux blessés.
"Cinquième de la journée, et l'été on peut faire au minimum une trentaine d'entrées par jour", détaille Arthur Vagny, soigneur médiateur au centre de Laroque.
Un seul soigneur à temps plein
Dans ses bras, il tient le pigeon sauvé in extremis. "On vient de l'ausculter assez rapidement, on a vu un trou assez rond, comme si un plomb était passé au travers".
Le centre de Laroque est désormais le seul de l’Herault. Le plus proche est à une heure et demie de route. Accompagné d’une vétérinaire et de dizaines de bénévoles, Arthur est le seul soigneur à temps plein. Entre deux biberons pour des petites fouines accueillies depuis un mois, il s'occupe d'un bébé hérisson, qui a besoin d'être nourri toutes les trois heures.
C'est du temps, de l'investissement, le jour et la nuit.
Arthur Vagny, soigneur médiateur au centre de Laroque
Il peut travailler jusqu'à 50 heures par semaine. "Dans un monde idéal, on serait au moins une dizaine de soigneurs. Aujourd'hui, on est un et demi, bientôt deux et demi, et pour la haute saison, on sera cinq", assure le soigneur.
L’association reçoit environ 3000 animaux chaque année. Ce nombre pourrait augmenter en 2024. En cause, le manque de centres, mais aussi l’urbanisation.
Des animaux en perte d'habitats
"On a beaucoup d'animaux qui sont en perte complète d'habitats parce que les gens construisent, parce qu'il y a des travaux, des routes, une piscine. Aussi parce qu'il y a une méconnaissance et une distance croissante des gens avec la nature", explique Catherine Audic, bénévole de l'hôpital pour la faune sauvage de Laroque.
Pour faire face à cette augmentation, le centre espère recruter un vétérinaire et un soigneur. Pour cela il faudrait 80 000 euros de fonds supplémentaires.
Écrit avec Aurélien Pol.