Volée de bois vert pour l'aéroport de Montpellier. Dans un tweet, son service de communication vante l'opportunité d'aller "prendre le frais" à la capitale d'un coup d'aile cet été. Trois associations écologistes locales s'insurgent et dénoncent "un cynisme vert".
L'une des publications publicitaires de l'aéroport de Montpellier a fait bondir les membres du collectif "Atterrissons d'urgence", ainsi que les représentants locaux de Greenpeace et Alternatiba.
En effet, dans un tweet, le service communication de l'aéroport propose de "prendre le frais à Paris durant l'été", suggestion qui a provoqué la colère du collectif montpellierain.
Bruler du kérosène pour échapper à la canicule due au changement climatique, il fallait y penser en matière de cynisme et d'irresponsabilité climatique.
Collectif Atterrissons d'urgence.
Le lien sur Tweeter renvoie vers un communiqué de presse daté du 4 juillet 2022 et qui commence comme cela :
"Si la foule des touristes et les températures parfois folles peuvent réchauffer Paris au plus fort de l’été, il existe de nombreux chemins de traverse pour découvrir la capitale de manière insolite et se mettre au frais". S'en suit un descriptif des différentes possibilités de se rafraichir une fois arrivé dans la capitale, comme aller se baigner à Paris Plage ou se rendre à la cinémathèque française se faire une toile.
En fin de communiqué, l'aéroport précise que Air France relie Montpellier à Roissy quatre fois par jour, sans oublier les compagnies low-cost qui, elles, desservent "Orly jusqu’à 4 fois par jour".
Du "cynisme vert"
En réponse à ce tweet, les critiques fusent : "Vous êtes climatosceptique ou complètement irresponsable ? Ou les deux peut-être ?" demande Montpellier Respire, mouvement citoyen pour appeler les élus locaux à prendre en compte la qualité de l'air dans leurs programmes.
De son côté, le groupe local Greenpeace du Mans se demande si ce n'est pas une blague sortie du Gorafi, tandis qu'un autre abonné du réseau social s'énerve : "Prendre le frais à Paris", en pleines canicules liées au dérèglement climatique, favorisés par les émissions de GES, alors qu'un trajet en train est possible en 3h".
Pour Stuart Page, porte-parole d'Atterrissons d'Urgence, cet argument de communication de la part de l'aéroport de Montpellier est aussi aberrant qu'indécent : "le communiqué de presse évoque les méfaits du sur-tourisme à Paris et propose d'y envoyer encore plus de gens, juste pour aller se balader !"
Joint par téléphone, Emmanuel Brehmer affirme avoir ouvert sa porte plus d'une fois aux associations écologistes locales avec qui il a parfois longuement discuté.
Il n'y a aucune volonté de cynisme de notre part, mais cette communication est peut-être maladroite.
Emmanuel Brehmer, président du directoire de l'aéroport de Montpellier.
Le président du directoire de l'aéroport de Montpellier rappelle en outre que le développement économique local ne saurait exister sans les liaisons aériennes avec la capitale et que plus d'un million et demi d'Héraultais vont prendre l'avion à Marseille, faute d'offres suffisantes sur place.