La solitude des parents d'enfants et de jeunes adultes souffrant de handicap mentaux

Jusqu'au samedi 11 juin se tient à Montpellier le congrès de l'Unapei, les associations qui s'occupent des enfants et adolescents souffrant de handicap mentaux. Au cœur des débats : le manque criant de places en institut.

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" Ici, il y a l'atelier cuisine, il y a aussi l'atelier art-plastique et l'atelier bois , " explique Aaron en faisant visiter son lieu de vie. 

Aaron est interne à l'Institut Médicaux Educatif "Des Muriers " à Montpellier  depuis 5 ans. "Je suis bien attaché à cette école et vraiment je l'adore cette école, " témoigne-t-il. 

Dans cet institut, il s'épanouit, crée du lien, apprend l'autonomie et se projette dans l'avenir. "Ca fait depuis 2017 que je suis là, mais je vais devoir bientôt partir," poursuit-il. Aaron a 17 ans et devrait bientôt rejoindre une structure adaptée aux jeunes adultes souffrant de handicap mental, mais le manque de places risque de compromettre son avenir.

Ces jeunes adultes sont toujours dans des structures pour enfants alors qu'ils sont adultes et n'ont plus rien à y faire.

Bernard Dessimoulie Président de l' Unapei 34

" Nous avons dans les IME 55 enfants qui ont dépassé l'âge d'être en IME  et qui ne peuvent pas avoir accès aux structures adultes comme les ateliers occupationnels, ESAT, maisons d'accueil spécialisées ou établissements médicalisés, car ils manquent aussi de places. Donc, ils sont toujours dans des structures pour enfants alors qu'ils sont adultes et n'ont plus rien à y faire , " explique Bernard Dessimoulie, président de l' Unapei 34

"Une solitude terrible " 

Camille subit déjà cette saturation des Instituts Médicaux Educatifs depuis plusieurs années. A 24 ans, il est maintenu dans cet institut pour enfants et adolescents faute de place.

" Ca fera bientôt 9 ans que je suis ici. J'espère aller dans un Esat pour travailler mais pour l'instant il n'y a pas de place, je ne sais pas s'il y en aura une , " confie Camille. 

La fille de Marie- Noelle et le fils de Dolores sont suivis en institut mais de nombreuses familles attendent désespérément une place et se sentent abandonnées. 

Une attente qui peut  s’avérer particulièrement longue et difficile. Longue et difficile pour les enfants évidemment, mais longue et difficile pour les parents également, qui oscillent entre colère et désarroi. C’est souvent pour eux le parcours du combattant, ce qui ajoute de la peine à la peine.

Or, l’éducation pour tous est un droit fondamental et tous les enfants porteurs d’un handicap doivent pouvoir bénéficier d’un accompagnement personnalisé et d’une scolarité adaptée.

Cette sensation de solitude que l'on a quand on est avec un enfant handicapé, c'est terrible !

Marie-Noëlle, maman d'un jeune adulte handicapé

" Cette sensation de solitude que l'on a quand on est avec un enfant handicapé, c'est terrible ! C 'est catastrophique parce que ça peut briser des couples. Il y a des femmes qui sont seules avec des enfants handicapés et qui ne peuvent pas travailler. C'est un vrai problème, d'où l'importance de trouver des structures adaptées à ces enfants , " témoigne  Marie-Noëlle Hamamah, Conseil  d'administration de l'Unapei 34 et maman d'un jeune adulte en institut.


Aujourd’hui, dans le seul département de l'Hérault, 321 enfants sont chez eux, dans l'attente qu'une place se libère .L'Etat dit faire de la question du handicap une priorité.

Pour l'Unapéi, l'association qui tient son congrès à Montpellier ce week-end, il est urgent de passer enfin des paroles aux actes.

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