FranceAgrimer doit renvoyer à Bruxelles 20 millions d'euros d'aides européennes inutilisées. Un problème de gestion serait pointé du doigt par les viticulteurs de l'ex Languedoc-Roussillon qui s'insurgent de cette situation.
C'est un ras-le-bol général que les viticulteurs expriment aujourd'hui. En cause, la décision prise par FranceAgrimer de renvoyer ves Bruxelles 20 millions d'euros d'aides européennes. Des aides qui permettent aux agriculteurs de restructurer leur vignoble, investir mais contribuent également à la promotion vers les pays tiers.
Des contraintes administratives lourdes
Mais ce qui pose en réalité problème, selon les viticulteurs, c'est la mauvaise gestion de cette enveloppe par FranceAgrimer. Un problème pointé du doigt par la FNSEA qui exprime dans un communiqué, son "incompréhension devant l'absence de considération des pouvoirs publics".
Les outils qui sont mis à disposition sont mal utilisés, proteste Miren De Lorgeril, présidente du Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc (CIVL).
Selon elle, certains dossiers datant de 2014 seraient encore en attente de paiement. "J’ai demandé un audit pour comprendre pourquoi on n’a pas payé en temps et en heure mais surtout trouver les solutions pour pouvoir solder au plus vite les dossiers aux entreprises qui ont besoin de cet argent", rassure Jérôme Desoey président du Conseil spécialisé Vins de FranceAgrimer.
Une problématique qui décourage de nombreux viticulteurs à se lancer dans les procédures de demande d'aides. Elle ajoute, "l'administration nous colle des contraintes qui nous permettent pas de nous adapter à des décisions qui nous dépassent, tel que la taxe instaurée par Donald Trump. Nous sommes aujourd'hui furieux et révoltés face à cette situation".
Un important potentiel commercial
Avec 69 970 exploitants, la Région Occitanie est la deuxième région agricole française. Concernant la viticulture, elle est le premier vignoble national avec 34% des surfaces françaises, 87 appellations dont 51 AOP.
Dans un message posté sur les réseaux sociaux, Miren De Lorgeril, exprime la colère des viticulteurs :
"Gardiens des paysages, créateurs d’emplois et de richesses (2e secteur pour l’excédent commercial à l’export) défenseurs des savoirs faire, de la biodiversité, acteurs de l’innovation, infatigables ambassadeurs de l’image de la France, promoteurs de multiples formes d’entrepreneuriat, du plus petit au plus grand, nous n’en pouvons plus de voir la France s’enfoncer dans la réglementation, la taxation, la leçon de morale, l’auto dénigrement et la bureaucratie."
Une concurrence de plus en plus rude ?
C'est dans un contexte plus que tendu que cette décision de FranceAgrimer intervient. C'est aujourd'hui que les taxes douanières supplémentaires annoncées par Donald Trump entrent envigueur. Cette mesure prévoit une surtaxe de 25 % sur les vins français entrant sur le territoire américain.
Notre commerce avec les Etats-Unis va être fortement impacté. Mais celui vers la Chine et l'Angleterre subit également une forte baisse, explique Miren De Lorgeril.
Plus que jamais, les viticulteurs ont besoin de ces aides pour faire face à la concurrence qui ne cesse de s'accroître. L'Italie ou encore l'Espagne utilisent de leur côté l'intégralité de leur enveloppe d'aides européennes.