À Tavel et à Lirac, dans le Gard, on s'inquiète de la taxe sur les vins français que Donald Trump souhaite augmenter de 25%. Le premier rosé de France pourrait en pâtir. Une mauvaise nouvelle pour les viticulteurs languedociens en général, qui exportent 73 000 hectolitres de vin par an vers les USA.
La cave coopérative de Tavel-Lirac et les États-Unis filent le parfait amour. Les Américains se sont pris de passion pour le vin rosé.
Alors, quand l'Organisation Mondiale du Commerce a donné le feu vert à Donald Trump pour augmenter les taxes sur certains produits européens de 10 à 25%, notamment sur les vins et fromages français, les inquiétudes se sont renforcées.
Car cet engouement pour les vins rosés a permis à cette cave du Gard d'obtenir "des chiffres exponentiels", selon sa directrice commerciale, Laure Poisson.
Tavel-Lirac, ce sont plus de 100 viticulteurs qui produisent 2 millions de bouteilles par an. 70% de ces bouteilles sont des rosés AOP.
Place à la concurrence italienne
En tout, ce sont 300 000 bouteilles qui sont vendues chaque année outre-Atlantique. Les États-Unis sont le premier marché à l'export de la cave.Demain, avoir des vins surtaxés serait une distorsion de concurrence, particulièrement quand on apprend que les vins italiens, eux, ne seront pas taxés...
- Christian Paly, président de la cave coopérative Lirac et Tavel
La semaine prochaine, la directrice commerciale de la cave fera le voyage vers les USA, afin de prospecter de nouveaux marchés.
Six centimes de plus
Cette augmentation de taxes pourrait faire monter le prix de la bouteille de Lirac de six centimes. En Languedoc, c'est l'ensemble du monde viticole qui suit le dossier de près, avec encore une pointe d'espoir.En effet, les ventes sur le marché américain augmentent de 15% par an. Aujourd'hui, 73 000 hectolitres de vins AOC Languedoc sont exportés aux Etats-Unis. Il y a huit ans, étaient vendus seulement 22 000 hectolitres de vins.Nous sommes au cœur d’un enjeu qui nous dépasse et il y encore des marges de négociation. Nous savons que Donald Trump aime bluffer. Nous espérons que dans le cadre de ces négociations qui ne sont pas terminées, on puisse trouver un terrain d'entente, et nous ne pouvons pas imaginer que nos décideurs ne parviennent pas à trouver une solution, sinon ça serait très grave.
- Miren Lorgeril, présidente conseil interprofessionnel des vins du Languedoc
En 2018, cela représentait 55 millions d'euros pour les vins du Languedoc. Avec une grosse perte à la clé, si cette mesure venait à être appliquée. Elle pourrait l'être dès le 18 octobre prochain.