Le mardi 23 avril, la préfecture de l’Hérault annonçait le retrait de l’agrément au club de football Sète Olympique dans le cadre “de la lutte contre le séparatisme et le communautarisme” dans le département. Une décision contestée par le club devant le tribunal administratif. L’audience a eu lieu ce jeudi 16 mai.
Le club de football sétois arrivait "serein" au tribunal administratif de Montpellier ce jeudi 16 mai, selon leur avocat Sefen Guez-Guez. Lorsque l’agrément leur a été retiré en février dernier suite à un arrêté préfectoral. L'institution a communiqué à ce sujet que le 24 avril.
Les sportifs dénonçaient par la voix de leur avocat "une décision disproportionnée et illégale. Ils espèrent “une suspension de la décision", prise selon eux "en violation des règles de procédure."
"On est dans une question d'affichage politique"
🟥 Lutte contre le séparatisme et le communautarisme dans l’#Hérault ⤵️
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) April 23, 2024
Un contrôle des services de l’Etat a révélé des pratiques communautaires au sein l’association Sète Olympique Football Club :
❌ choix délibéré de ne pas développer la pratique féminine du football
❌… pic.twitter.com/8rlWt9sSZs
A la sortie du tribunal, Maître Guez-Guez dénonce un arrêté "qui ne repose pas sur des accusations de communautarisme. On est dans une question d’affichage politique. Le préfet médiatise l’affaire lorsqu’il est convoqué par le tribunal administratif. Il n’y a rien de concret sur le club et ce n’est pas le préfet qui décide de qui rentre ou pas dans l’association sportive."
Concernant la composition d’une équipe féminine, elle est selon l’avocat justifiée par "le nombre d’adhérents qui ne permet pas d'ouvrir une nouvelle section."
Dans le département d'autres clubs n'ont pas de section féminines et cela ne pose pas de problèmes.
Sefen Guez-GuezAvocat du Sète Olympique
Tapis de prière et logo faisant référence à une religion
Le préfet, présent à l’audience, explique la décision de retirer l’agrément au club suite à un contrôle en 2023 par la commission départementale des sports. "Lors du contrôle à la cheffe du service départemental, un responsable du club affirme qu’il ne souhaite pas accueillir de femmes. Dans le hall d’entrée, il y avait des tapis de prière. Le logo du club faisait référence très directement à une religion. Lors de l’audience, dans le tribunal de la république, les représentants réitèrent qu'ils ont dit qu’ils avaient l’objectif de réunir des musulmans."
Je pense que dans cette association on n’y fera pas que du sport et cela me pose problème.
François-Xavier Lauchpréfét de l'Hérault
Il a remis au tribunal une enveloppe avec d’autres éléments car certains membres du club "partagent des idéologies que je qualifie de communautaires ou de salafistes. Des signaux qu’il faut donner au tribunal. Car ce club veut accueillir des enfants, je n’ai pas envie que des enfants soient au contact de ce type de personnes dans la République Française."
Réponse attendue en fin de journée.
Écrit avec Mathias Garnier