Il fait des ravages dans les champs et dans les vignes depuis la fin de l'année dernière dans le département. Le lapin de garenne est dans le collimateur du préfet qui a décidé de prolonger la période de prélèvement par tir jusqu’au 31 mars 2023 dans 12 communes de l'Est Hérault.
C'est devenu un véritable fléau. Le lapin de garenne est à l’origine de nombreux dégâts dans la plaine agricole de l’Est Hérault entre Montpellier, Mauguio, Marsillargues et Saint-Brès. Depuis la fin de l’année 2022, les dégâts occasionnés par le rongeur ont atteint "un niveau exceptionnel avec près de 1400 hectares de grandes cultures, vigne, maraîchage, arboriculture impactés".
Selon la préfecture, ces lapins sauvages génèrent "d’importantes pertes de récoltes et de lourdes charges financières pour les agriculteurs qui doivent mettre en œuvre des travaux de restauration de leurs cultures et des dispositifs de protection."
Mesures de régulation dans 12 communes
Le préfet de l’Hérault a donc décidé, par arrêté, de classer le lapin de garenne comme "espèce susceptible d’occasionner des dégâts (ESOD)" dans 12 communes héraultaises : Baillargues, Candillargues, Lansargues, Le Crès, Marsillargues, Mauguio, Montpellier, Mudaison, Saint-Aunes, Saint-Brès, Saint-Just, Saint-Nazaire-De-Pezan.
Dans toute cette zone, la période de prélèvement du lapin par tir est prolongée jusqu’au 31 mars 2023 Ces tirs ne peuvent être réalisés que de jour, par des personnes titulaires d’un permis de chasse valide.
Le piégeage est également permis jusqu’au 30 juin 2023, mais uniquement par des piégeurs agréés, et sous réserve de l’accord du propriétaire du terrain ou, par délégation, du détenteur du droit de chasse.
Enfin, il est possible de délivrer aux chasseurs des autorisations individuelles de capture. La préfecture précise que "ce type d’autorisation permet de capturer les lapins en vue de les relâcher sur des territoires de chasse extérieurs aux communes visées par l’arrêté préfectoral, où l’espèce est peu présente et n’est pas susceptible d’impacter des cultures."
Cette décision est une réponse équilibrée aux problématiques rencontrées par nos agriculteurs de l’Est Hérault qui vise, par la maîtrise de la population de lapins de garenne, à préserver les cultures (vignes, vergers, cultures et prairies), à préserver notre souveraineté alimentaire et à garantir les sources de revenus de ces professionnels.
Hugues MoutouhPréfet de l'Hérault.
Menace ou menacé ?
Le lapin de garenne est aussi appelé lapin commun, lapin des bois, lapin européen ou lapin ordinaire. Longtemps premier gibier de France, il est aujourd'hui considéré comme une menace dans certaines régions même si l'espèce est paradoxalement menacée d'extinction.
Il est ainsi inscrit depuis 2007 à l’UICN afin de surveiller ses populations. Le lapin de garenne est également classé depuis 2017 en espèce quasi menacée à l’échelle européenne, et en danger d’extinction à l’échelle mondiale.
Un arrêté du 3 avril 2012 autorise le préfet de chaque département à décider du caractère nuisible du lapin de garenne dans certaines zones, en y autorisant sa chasse.