Le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, sera en visite ce mardi dans l'Hérault, à Béziers, Agde et Lunel. Mais, il ne passera pas par le CHU de Montpellier, où la situation est pourtant très tendue.
Le programme de la visite ministérielle a été dévoilé par les services de la Préfecture lundi 22 août en fin d'après-midi. Le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun est attendu dans l'Hérault demain mardi. Il se rendra notamment à l’Hôpital d’Agde où il rencontrera les syndicats en fin de matinée.
Des syndicats qui soulignent la carence de personnel pour un bassin de population de plus de 350 000 habitants en pleine saison. Le 7 juin dernier, un appel à la grève et à la mobilisation contre la fermeture des services d’urgences avait été lancé par la CGT des hôpitaux du bassin de Thau. Le manque de personnel soignant, l’épuisement du personnel et la pénurie de postes, de lits et de médecins étaient alors mis en exergue.
Ce mardi 23 août, ils espèrent être entendus par le représentant de l'Etat.
Le ministre a été médecin et urgentiste. On espère parler avec les mêmes mots. Mais ses récentes mesures ne vont pas dans le sens de l'hôpital public, ouvert H 24. Nous espérons être entendus.
Véronique Mauroy , CGT hôpitaux du bassin de Thau
"A Agde, nous avons besoin de personnel, deux services sont fermés par manque de personnel. L'accueil médicalisé de jour, les urgences, est fermé depuis deux ans, à part les deux mois d'été pour les touristes. C'est une situation catastrophique", poursuit Véronique Mauroy.
Urgences fermées
Les représentants du personnel hospitalier évoqueront également le cas de l’hôpital Saint-Clair bassin de Thau de Sète, qui ne fera pas partie de la tournée ministérielle.
Récemment, faute de médecin, l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie a été obligée de fermer les urgences de Sète durant trois nuits, dont deux consécutives de 18h à 8h30. L’accès était filtré par à un agent de sécurité. Les patients ont été obligés de passer par le Centre 15 pour se rendre aux urgences de Sète.
"A Sète, ce sont les patients qui pâtissent du manque de personnel. Les urgences ont été fermées. Les malades ou accidentés arrivent aux urgences et doivent appeler le 15 devant la porte pour être admis par le vigile. Il faut permettre aux médecins et aux agents de rester dans l'hôpital public qui doit assurer sa mission, sinon tout va être absorbé par le secteur privé", conclut la représentante de la CGT.
Et si le ministre ne fait pas le détour par Sète, le personnel hospitalier compte bien faire entendre au ministre ces réalités et leurs revendications en fin de matinée.
Des hôpitaux oubliés
A Lodève, même topo, pas de visite de François Braun. Le personnel est pourtant à flux tendu et a mené plusieurs actions récemment.
Enfin, le ministre ne se rendra pas non plus au CHU de Montpellier. Une décision que les syndicats jugent inappropriée.
"C'est une opération de communication ! Ce n'est pas bon signe que le ministre nous évite ! Ici aussi nous avons des problèmes aux urgences qui absorbent tout le département en permanence, sans parler du manque de personnel dans tous les services, ni du manque d'offres de soins en ville. Nous avions beaucoup de choses à lui dire", confie Françoise gaillard, représentante CGT du CHU de Montpellier.
Le ministre a confirmé sa position tranchée sur le refus ferme de réintégration des soignants non vaccinés suite à la pandémie Covid-19 : "qu’il soit positif ou négatif. Je ne reviendrai pas là-dessus". Un point sur lequel les représentants du personnel risquent fort de l'interroger ce mardi.