Théâtres, librairies, festivals... Avant le second tour des élections législatives, le monde de la culture alerte sur le programme du rassemblement national. L'arrivée du parti d'extrême droite au pouvoir serait, selon eux, une catastrophe pour le secteur culturel.
À l'approche des élections, le monde de la culture s'inquiète de voir arriver le parti à la flamme au pouvoir. Dans sa libraire de Montpellier, Waldeck Moreau estime faire de "l'éducation populaire" : il distribue à ses clients un manifeste en forme de pétition.
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"L'idée c'est de sensibiliser les acteurs du livre et plus généralement les lecteurs", explique-t-il. "On sait que l'extrême droite en général remet en cause la culture et la diversité."
Le RN, c'est la préférence nationale et la privatisation des médias
Waldeck Moreau, libraire à Montpellier
Pour ce libraire, la mobilisation contre le Rassemblement national est indispensable. Il a analysé les programmes des partis d’extrême droite en Europe et partout le constat est le même : désengagement de l’état vis-à-vis de la culture, tris des ouvrages dans les médiathèques et priorité aux cultures nationales.
Inquiétudes sur la baisse des subventions culturelles
Au niveau national, les Centres dramatiques nationaux ont également exprimé leurs craintes de voir le RN à l'Assemblée Nationale, et avec lui des mesures de diminution des services publics culturels. Car aujourd’hui, leur existence repose sur une subvention de l’État.
"Techniquement la subvention que l'on reçoit dans les lieux de théâtre public, c'est une subvention de complément de prix", explique Olivier Saccomano, codirecteur du CDN "Théâtre des 13 Vents" à Montpellier. "C'est une subvention qui permet que le prix des places soit largement en dessous du prix des spectacles. Ici, au Centre dramatique national, le prix moyen d'une place est à moins de dix euros. Sans subvention, le prix des places serait de cinquante ou cent euros !"
"La position qui est la nôtre, c'est de défendre les services publics de l'art et de la culture", détaille Olivier Saccomano. "L'extrême droite, quand elle arrive au pouvoir, elle poursuit cette politique de dégradation des services publics tout en y ajoutant des mesures discriminatoires."
Mobilisation au festival d'Avignon
La mobilisation a même pris une ampleur plus grande au festival d'Avignon. Du 4 au 5 juillet, une nuit de lutte contre l'extrême droite a été organisée dans la cour d'honneur du Palais des papes.
Le public de la cour d'honneur du Palais des papes se lève et reprend le chant antifasciste "Siamo tutti antifascisti" en attendant l'entrée des intervenants sur scène pour la nuit du @FestivalAvignon contre l'extrême droite. pic.twitter.com/UPnN0t9fm9
— France Bleu Vaucluse (@bleuvaucluse) July 5, 2024