L'accord NUPES n'en finit pas de diviser le PS, notamment en Occitanie. Beaucoup de fédérations y sont opposées comme celle de l'Hérault qui a même décidé de présenter ses propres candidats. Des vrais PS dissidents. Une décision du tribunal de Créteil, datant de mardi soir, relance la polémique.
Le juge des référés du tribunal de Créteil a enjoint au PS d'organiser sous trente jours une convention nationale portant sur l'accord de la nouvelle alliance de la gauche (Nupes) et il lui interdit dans cette attente de "se prévaloir de l'accord Nupes".
Les requérants, 4 militants qui ne sont ni candidats, ni cadres du PS, avaient demandé cette interdiction de se prévaloir de la NUPES pour empêcher de reconnaitre des dissidents à cet accord.
Dans le même temps, le premier secrétaire fédéral de l'Hérault ne comprend pas que les candidats NUPES, non socialistes, puissent utiliser le logo du PS sur leurs bulletins de vote et/ou professions de foi.
C'est assez original. Alors que l'accord NUPES n'a validé aucun candidat issu du PS dans l'Hérault, zéro sur 9 circonscriptions, des candidats LFI, EELV ou PCF investis par la NUPES ont imprimé le logo PS sur leurs bulletins de vote. C'est trompeur !
Julien Pradel, premier secrétaire fédéral de l'Hérault.
Mais l'accord national signé à Paris est global et il ne tient pas compte des particularités occitanes, voire languedociennes.
Car sans représentants PS au sein de la NUPES dans l'Hérault, le parti socialiste local a décidé de présenter ses propres candidats dans 7 des 9 circonscriptions.
7 candidats PS locaux ou "dissidents" sur 9 circonscriptions
Le PS de l'Hérault, soutenu par la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, par le président du Conseil départemental de l'Hérault, Kléber Mesquida et par Michaël Delafosse, le maire de Montpellier et président de la métropole, rappelle dans un récent communiqué que les "seuls vrais candidats socialistes" sont ceux présentés par la fédération socialiste de l'Hérault.
Des candidats officiellement estampillés DVG (divers gauche) ou RDG (parti radical de gauche) et justement pas PS.
- 1ère circonscription : Florian Depret et sa suppléante Samia Khouaja
- 2e circonscription : Fatima Bellaredj et sa suppléante Jacqueline Markovic
- 3e circonscription : Jean-Luc Bergeon et sa suppléante Ginette Maurel
- 4e circonscription : Jean Pierre Pugens et sa suppléante Audrey Imbert
- 5e circonscription : Aurélien Manenc et sa suppléante Marie-Pierre Pons
- 6e circonscription : Florence Brutus et son suppléant Jean François Guibbert
- 7e circonscription : Julie Garcin Saudo et son suppléant Arthur Labatut
Il précise même : "Nous affirmons que le logo du parti socialiste qui est mis sur les bulletins NUPES n'est pas reconnu par notre force locale et par la justice. Sa présence entraîne une confusion pour les électrices et les électeurs".
Le PS de l'Hérault en résistance contre la NUPES
L'accord national officialisant la NUPES, la coalition LFI, PS, PCF et EELV aux Législatives, a été rejeté dès le 13 mai par une motion votée à l'unanimité par la fédération de l'Hérault du parti socialiste.
La fédération du Parti socialiste de l’Hérault ne soutient pas l’accord scellé de manière unilatérale, sans consultation militante entre la direction nationale du parti socialiste et la formation de Jean-Luc Mélenchon.
Parti socialiste de l'Hérault.
Si la forme n'a pas plu, il y a aussi des divergences de fond. Les socialistes héraultais ne se reconnaissent pas dans certaines valeurs véhiculées par leurs alliés de la NUPES. "A la fédération de l’Hérault, nous restons attachés à notre idéal européen, à la République et en la défense de la laïcité".
L'épisode récent du tweet de Jean-Luc Mélenchon sur "la police tue" n'a fait que conforter la fronde héraultaise.
Reste à savoir, au soir du 12 juin, pour qui les socialistes locaux qui ne seraient pas qualifiés au second tour appelleront ou non à voter le dimanche 19 juin. Cette union qu'est la NUPES, si elle permet théoriquement de concentrer les votes et d'avoir quelques députés de plus à l'Assemblée nationale, va laisser des traces de désunion à gauche, principalement dans les fédérations PS d'Occitanie.