Les teufeurs adorent cette campagne, les habitants n'en peuvent plus des rave-parties et se disent abandonnés

Les "teufeurs" sont de retour à Joncels, village de l'Hérault de 300 habitants, au grand dam des riverains, gênés par la musique et par certains comportements jugés inquiétants. Au fil des ans, ce secteur de l'arrière-pays est devenu un des spots préférés des amoureux de ces rassemblements festifs. Signe de la tension : désormais, les gens qui témoignent refusent de donner leur identité pour éviter d'éventuelles représailles.

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Depuis vendredi, près d'un millier de personnes se sont rassemblées pour participer à une rave-party au pied des éoliennes, sur le plateau de Cabalas, près de Lodève, dans l'Hérault. Les derniers teufeurs étaient encore sur place ce lundi matin. C'est la seconde rave-party en peu de temps. La première, plus modeste, avait eu lieu le week-end précédent.

Vols et dégradations

Ces grandes fêtes, organisées en plein air et sans autorisation, gênent les riverains de Joncels et des communes voisines, inquiets de voir ces centaines de jeunes fêtards issus de tout le grand sud revenir chez eux, après un été calme. Les habitants qui acceptent de témoigner devant les caméras de France 3, refusent désormais de donner leur identité par peur des représailles.

Un collectif qui rassemble les habitants de Joncels et des alentours a été créé l'an dernier pour tenter d’endiguer ce phénomène de rave-party. L'un de ses représentants se désole : "cela nous amène beaucoup d’ennuis sur le village, beaucoup de nuisances sonores. Ça devient un véritable problème pour les agriculteurs. Cette fois-ci, on a eu des vols et des dégradations, donc là, la coupe est pleine".

Inquiétude et ras-le-bol

Les membres de ce collectif demandent à l’État de faire appliquer l'arrêté préfectoral qui interdit ce type de manifestations festives non autorisées sur le territoire départemental.

Notre crainte, chaque week-end, c'est de voir arriver du monde avec toutes ces nuisances. On est démuni. L’arrêté préfectoral prévoit la saisie du matériel, on demande à ce qu’il soit appliqué et que l’État prenne en considération nos demandes, notre désarroi et notre protection.

Un membre du collectif contre les rave-parties à Joncels


"L’an dernier, on a subi dix rave-parties, au bout desquelles on s’est constitué en collectif. On a été reçu par le préfet qui a mis en place des arrêtés. On nous a laissés tranquilles jusqu'à la semaine dernière. Là, ça a recommencé, mais ça prend une ampleur beaucoup plus inquiétante au niveau des habitants parce que ça prend des tournures ciblées, avec des cambriolages, avec presque des agressions des gens qui ont été inquiétés", renchérit une habitante.

"On n'est pas là pour faire ch... les gens"

Du côté des organisateurs de la fête, on se défend de vouloir nuire aux habitants, bien au contraire. "Si on vient ici, aux pieds des éoliennes, c’est pour ne pas faire ch... les agriculteurs, les propriétés privées. On choisit des endroits où le bruit ne dérange pas, on a des stands de prévention et quand on partira d’ici, le site sera propre", explique Matthieu, qui affirme travailler dans le milieu du spectacle.

"On est tous dans le son, la lumière, la vidéo. C’est une passion, un métier", conclut le jeune homme tout en reconnaissant que s'il y avait des sites dédiés pour ces fêtes "ce serait encadré et ce ne serait pas pareil".

Pour sa part, la préfecture de l’Hérault a tiré un premier bilan de ce week-end de rave. 178 infractions au Code de la route ont été relevées, une personne inscrite sur le fichier national des personnes recherchées par la justice a été interpellée, 27 amendes forfaitaires pour usage de stupéfiants, cinq pour conduites sous l'emprise de stupéfiants et une sous l’emprise de l’alcool ont été distribuées.

L'an dernier, suite à la dizaine de rave-party qui s'était déroulée sur le plateau de Cabalas, les habitants du secteur avaient déposé une trentaine de plaintes auprès de la gendarmerie.

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