C'est parti pour le concours « Ma thèse en 180 secondes » 2022 ! Le jury va départager 20 doctorants de la région Occitanie Méditerranée dont onze femmes. Les participants à la finale régionale des universités de Montpellier, Nîmes et Perpignan doivent en trois minutes présenter leurs travaux de recherche.
Sur les 20 participants, plus de la moitié sont des femmes qui ne représentaient que 30% dans la recherche scientifique en 2018 osent se présenter au concours national de l’éloquence doctorale, « Ma thèse en 180 secondes ». Un exercice insolite pour ces apprentis chercheurs plus habitués à fréquenter les laboratoires aseptisés que les salles de théâtre.
Clarté et concision pour des sujets complexes
A la faculté des sciences de Montpellier, Alicia Camuel, 25 ans et doctorante en biologie s’intéresse à « l’organigénèse nodulaire chez les légumineuses ». Des termes savants que la candidate doit vulgariser pour captiver le plus grand nombre. En parallèle de sa thèse, elle qui travaille à l’IRD de Montpellier a pris goût aux défis.
En 2019, avec ses camarades de master, ils se sont inspirés du concours « Ma thèse en 180 secondes » pour créer « Mon stage en 180 secondes » destiné à tous les étudiants tous niveaux confondus. Elle confie d’ailleurs l’importance de ses propres expériences dans son parcours.
Ce sont les stages en laboratoire qui m’ont donné l’envie de la recherche.
Alicia CamuelDoctorante en biologie
Alicia fait partie des 20 candidats sélectionnés pour la finale régionale, ils étaient une trentaine à la phase de sélection. A l’instar de ses concurrents chevronnés, Alicia a bénéficié d’un accompagnement par des coachs, afin d’améliorer son pitch et son aisance à l’oral. « Ce qui m’a vraiment aidé c’est la prise de parole en public, mettre du rythme en parlant moins vite et jouer avec les silences » précise-t-elle.
A la recherche de la parité
Passionnées, les femmes restent moins nombreuses que les hommes à jouer les prolongations sur les bancs des universités. Entre 2011 et 2021, leur part n’a pas changé, stagnant à 45% lors des inscriptions en doctorat. Alicia Camuel, dont le parcours en sciences a débuté dès son bac S en 2015, a quitté les Pyrénées-Orientales pour Montpellier où elle suit depuis la totalité de ses études supérieures.
La doctorante qui s’est forgée une expérience auprès de trois laboratoires montpelliérains avoue avoir constaté l’absence plus marquée des femmes. Bien qu’aujourd’hui là où elle évolue, la tendance soit inversée. Elle note tout de même des disparités entre les hommes et les femmes : « Un jour j’aimerais être maman, mais je ne l’imagine pas pendant ma thèse. Je touche des produits chimiques qui pourraient être dangereux pour le bébé. Durant ma carrière je devrais obligatoirement faire une pause ou faire un travail de bureau pendant la grossesse. »
Une finale régionale participative
La prestation est ouverte au grand public le mercredi 23 mars à la salle Jean-Claude Carrière au Domaine d’O à Montpellier. Les spectateurs auront pour mission d’élire leur candidat favori pour le prix du public. Trois autres prix seront décernés par le jury composé de profils variés du monde universitaire, du secteur public et privé. Les doctorants ayant réalisé les 16 meilleures prestations partout en France seront sélectionnés pour participer à la finale nationale qui devrait se tenir en juin prochain.