Un rassemblement a eu lieu dans l'enceinte même de l'hôpital Saint Eloi, devant le monument aux morts, ce mardi 26 mai. Les responsables syndicaux souhaitaient rendre hommage aux soignants contaminés ou emportés par le Covid-19 : une centaine de personnes a répondu à leur appel.
Le personnel hospitalier s'est donc retrouvé ce mardi devant le monument aux morts de l'hôpital Saint Eloi, dans l'enceinte du CHU de Montpellier. Ce rassemblement était essentiellement dédié aux soignants qui ont été contaminés ou qui ont n'ont pas survécu au coronavirus.
On ne sait pas exactement combien il y a de médecins, d'infirmières, de kinés, d'aides soignantes, et d'agents de service concernés. On n'arrive pas à avoir les chiffres!
s'exclame le secrétaire adjoint de la CGT du CHU de Montpellier. Philippe Peretti dénonce une "omerta au plan national" :
"On nous a abreuvé de chiffres tous les soirs avec le nombre de morts et de malades en réanimation pour noyer la question. Le gouvernement a trop peur que cela fasse encore monter la colère dans les rangs du personnel soignant, mais on finira bien par le savoir".
Cette manifestation lancée par les responsables du syndicat CGT du CHU de Montpellier, du collectif Inter Urgences et du collectif Inter-bloc s'inscrit aussi dans le cadre des "mardis de la colère", en prévision de la journée nationale de mobilisation du 16 juin 2020 pour la défense de l'hôpital public et de ses personnels.
Les "mardis de la colère" du 19 mai au 16 juin 2020
Pour "rester visible et maintenir la pression sur le gouvernement", la fédération Santé et Action Sociale de la CGT propose un mois revendicatif du 19 mai au 16 juin, avec des journées d’action et de mobilisations tous les mardis.
Plusieurs syndicats dénoncent la poursuite de "la casse de l'hôpital public, la pénurie de matériel, le manque de lits" et affirme que "la crise que nous traversons met en lumière l’état de délabrement de l’hôpital public et les conditions de travail dangereuses autant pour les patients que pour les agents de l'hôpital" dans un communiqué commun.
Ils réclament notamment :
- une hausse de salaire de 400 euros mensuels pour tous les agents hospitaliers,
- l'embauche de personnel,
- la réouverture des lits fermés durant la crise,
- tout le matériel nécessaire pour se protéger et prendre en charge les patients,
- le dépistage pour tous les hospitaliers avec tests et sérologies.
Les usagers sont également invités à se joindre au mouvement qui doit se poursuivre tous les mardis jusqu’au 16 juin, date de l'appel national en faveur des hospitaliers.
"Le Ségur de la santé, c'est du blabla"
Des manifestations du même type ont été organisées partout en France aujourd'hui , de Toulouse à Marseille en passant par Paris.Les manifestants - masqués pour respecter les consignes sanitaires et parfois revêtus pour de blouses blanches - réclament principalement des "mesures concrètes" pour le personnel hospitalier, au deuxième jour du "Ségur de la santé", perçu par la CGT comme une opération de communication de la part du gouvernement.
Cette grande concertation doit aboutir d'ici sept semaines à des accords censés améliorer le quotidien des soignants et la prise en charge des malades.
Lancée lundi par Edouard Philippe lors d'une visioconférence à laquelle ont participé 300 personnes, le "Ségur" se poursuit ce mardi avec la mise en place d'un groupe de travail sur les carrières et rémunérations.