Massacres du 7 octobre en Israël : 12 mois de prison avec sursis requis contre un Montpelliérain pour apologie du terrorisme

Douze mois de prison avec sursis ont été requis contre un habitant de Montpellier de 44 ans poursuivi pour apologie du terrorisme. En cause : ses propos tenus lors d'une manifestation propalestinienne début novembre 2023. Il y qualifiait les attaques commises par le Hamas en Israël le 7 octobre "d'acte de résistance", "héroïque".

Un quadragénaire montpelliérain était jugé ce 8 février 2024 pour "apologie du terrorisme" pour ses propos tenus lors d'une manifestation de soutien au peuple palestinien, au début du mois de novembre dernier. Micro et mégaphone en mains, il avait qualifié les attaques commises le 7 octobre en Israël par le Hamas  de "battement d'ailes de papillon", "d'acte de résistance", allant même jusqu'à employer le terme  "héroïque". Une prise de parole filmée et relayée, pour mieux la dénoncer, sur les réseaux sociaux par la Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme (LICRA).

A la barre, celui qui se définit comme un "militant antiraciste politique" a tenté de justifier son discours, sans convaincre le procureur de la République qui a requis à son encontre douze mois de prison avec suris, assortis d'un sursis probatoire de 18 mois et d'un stage de citoyenneté. Le jugement a été mis en délibéré au 21 février.

Un discours "insupportable et inaudible" pour le CRIF

Au moment des faits, le préfet de l'Hérault avait saisi le parquet, évoquant "des propos extrêmement graves". C'est ce qu'a plaidé Maître Maxime Rosier, bâtonnier du barreau de Montpellier et avocat du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) Languedoc-Roussillon, partie civile au dossier : "on n'applaudit pas le meurtre d'un enfant, on ne relativise pas de telles monstruosités, parce que c'est obscène".

Perla Danan, la présidente du CRIF Languedoc-Roussillon, n'a pas dit autre chose au micro de nos journalistes présents à l'audience, Sébastien Banus et Franck Detranchant :

Quand on parle de résistance pour un massacre contre des civils avec une barbarie gratuite, c'est insupportable et c'est absolument inaudible. C'est fait pour mettre un peu d'animation sur les réseaux sociaux et pouvoir recruter des jeunes en mal être et qui cherchent une cause. Je pèse mes mots : c'est extrêmement grave.

Perla Danan, présidente du CRIF Languedoc-Roussillon

Tentative de justification

De son côté, le prévenu, qui comparaissait libre, a souhaité recontextualiser son propos, estimant toutefois que "le terrorisme est un terme politique, pas juridique" :

La partie extraite de mon discours s'inscrit dans un discours plus global. [...] A aucun moment je ne parle des civils. On ne peut parler du 7 octobre sans parler de colonisation, sinon c'est biaisé. Les faits sont tragiques, les morts du 7 octobre sont tragiques.

Militant montpelliérain jugé pour "apologie du terrorisme"

Un an d'interdiction de manifester requis

Dans ses réquisitions, le procureur de la République a également demandé que cet homme soit frappé d'un an d'interdiction de participer à toute manifestation publique. 

Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le mercredi 21 février 2024.

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