Ce mardi sur les barrages, certains gilets jaunes ont écouté avec attention le discours d'Emmanuel Macron. Ils en attendaient beaucoup mais après une heure d'intervention présidentielle... c'est la déception qui prévaut. Nous sommes allés à leur rencontre à Montpellier, Nîmes et au Boulou.
Ce mardi matin, au sud de Perpignan, à la sortie du péage du Boulou, les gilets jaunes attendaient le discours d'Emmanuel Macron. En pays catalan, tous écoutent avec attention les propos du président de la République, et ce, grâce aux radios de leurs voitures. Après 11 jours de mobilisation, les gilets jaunes espéraient entendre des annonces concrètes. Sans succès.
Ce que l'on entend actuellement, c'est tout un discours sur l'écologie et non pas un discours concernant ce que vont mettre les gens dans leurs réfrigérateurs à la fin du mois. Il est en train de nous endormir, en étant hors sujet. Parce que le sujet, actuellement, pour nous, c'est le pouvoir d'achat des gens qui sont en train de mourir, tout simplement.
Reportage de Dorothée Berhault, Thierry Will, Jean-François Puakavasé et Lisa Berna.
Un discours axé sur la transition énergétique
Pourtant, Emmanuel Macron a fixé ce mardi les grands axes de la politique énergétique du pays pour les dix prochaines années. Parmi ses propositions, le chef de l'Etat propose d'adapter la hausse des taxes du carburant en fonction de l'évolution des prix du pétrole. Son objectif : limiter l'impact de la fiscalité.
Il souhaite aussi réduire la part du nucléaire, afin de la ramener à 50% en 2035. La centrale de Fessenheim fermera dès l'été 2020.
Mais Emmanuel Macron a également annoncé de fermer l'ensemble des centrales à charbon d'ici 2022.
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— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 27 novembre 2018
A Montpellier, les gilets jaunes ne baissent pas les bras
Au rond-point des Prés d'Arènes, les gilets jaunes ont eux aussi écouté le discours d'Emmanuel Macron. Ils ont l'impression que leurs voix ne portent pas. Alors ils décident de changer de mode d'action.
On va rester pacifiques, mais on va aller au bout des choses. (...) On sait que les français nous supportent, et qu'ils sont concernés autant que nous. On sait où on va, maintenant l'action va être plus concrète, on va emmerder là où il y a le pognon.
Un reportage de Daniel de Barros, Cédric Métairon et Elisabeth Silveiro.
Nîmes : Caro, gilet jaune, demande la démission d'Emmanuel Macron
Un gilet jaune l'affirme "c'est encore un jeune garçon dans sa tête, il est devenu Président trop tôt". Les manifestants bloquent depuis jeudi dernier l'accès à l'entrée de la zone industrielle de Gréza. Ils ne comptent pas quitter les lieux.
Reportage de Daniel Moine, Lucien Thelu et Frédéric Beraud-Dufour.
Les 8 représentants du mouvement seront finalement reçus au ministère de l'Ecologie, alors que Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, avait indiqué ce matin qu'il ne les recevrait pas.