Meurtre à Montpellier : une rivalité familiale vieille de trente ans devant les assises

Le drame jugé cette semaine devant les assises remonte au 10 mars 2016 sur le parking de la clinique Saint-Jean à Montpellier. Ahmed Bakari a tiré à cinq reprises sur deux frères, tuant l'un d'une balle dans la tête et blessant l'autre grièvement. L'origine de cette affaire remonte à 1985 et au vol du portefeuille de Guy Lux à Lodève. S'en suivra une vendetta meurtrière de 30 ans.

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Le procès d'Ahmed Bakari 51 ans qui s'ouvre ce lundi devant les Assises de l'Hérault est celui d'un homme qui a voulu venger son frère, tué devant ses yeux lors d'une bagarre, à cause d'une rivalité familiale. Une histoire rocambolesque et meurtrière qui a fait deux morts et un blessé en trois décennies.

Le portefeuille de Guy Lux

Tout commence un soir de février 1985 dans un restaurant de Lodève. Guy Lux vient de manger et veut payer l'addition. Mais son portefeuille a disparu…
Le gérant de l'établissement Abdelkhader Bakiri soupçonne Mohamed Benameur d'être le voleur. Déshonoré et humilié face à la star de télévision, le commerçant développe une haine farouche envers Benameur. Les altercations entre les deux familles qui comptent sept frères chacune, sont légion.

Quelques temps après, Abdelkhader Bakiri menace Benameur avec un fusil et tire à plusieurs reprises, sans le blesser. Il est condamné en 1988 à 18 mois de prison avec sursis pour violence avec arme. Une peine jugée trop légère pour la famille Benameur.

La bagarre mortelle

Deux ans plus tard, Mohamed Benameur tue Abdelkhader Bakiri lors d'une violente rixe. Le drame se passe en présence d'Ahmed Bakari qui voit son frère ainé, figure paternelle depuis la mort du patriarche, mourir sous les coups et sous ses yeux.

Mohamed Benameur est jugé et condamné à huit ans de prison. A sa libération, il part vivre à Toulouse.

La vengeance meurtrière

26 ans passent. Le 10 mars 2016, Mohamed Benameur se rend à la clinique Saint-Jean de Montpellier, avec son frère Lahcène, où son père malade est hospitalisé.

Ahmed Bakiri lui vient voir un des ces frères également soigner à la clinique Saint-Jean. Sur le parking, il voit "l'assassin de son frère", il prend le revolver 357 Magnum qu'il porte sur lui pour se protéger (il est gérant de discothèque à Montpellier et a déjà essuyé des tirs) et tire à cinq reprises en direction des deux hommes.
Lahcène Benameur est blessé au bras et au poumon. Mohamed Benameur touché au cou, tente de fuir mais Bakiri le retrouve entre deux voitures et l'abat d'une balle dans la tête.

Ahmed Bakiri est interpellé à peine plus d'une heure après le drame par les gendarmes à Fabrègues.

Meurtre prémédité ou non ?

Les gendarmes qui ont arrêté le suspect ont retrouvé une arme de poing de calibre 357 Magnum, un couteau et un poing américain dans sa voiture.

En 2016, lors de sa garde à vue, Ahmed Bakiri a immédiatement reconnu les faits, mais a nié la préméditation. Il a affirmé qu'il se sentait menacé par les deux hommes et qu'il a juste cherché à se défendre. Il explique avoir perdu la raison en voyant Benameur.

Des témoins de la scène décrivent un tireur "très froid et très déterminé". Avant de remonter en voiture et partir, il aurait dit : "Ça va, vous pouvez rentrer, l’affaire est réglée".

Pour le parquet, à l'époque, la coïncidence de la présence des trois hommes sur le parking n'exclut pas la préméditation des faits par le suspect. "Nous avons des éléments en ce sens", avait déclaré le procureur de la République Christophe Barret parlant de "préparation de crime".

Les experts psychiatres détectaient eux en 2016 "un état de sidération et de choc (...) peu compatible avec la préméditation".

Prévu à l'origine en mars 2020, ce procès a été reporté en raison de la pandémie de Covid et Ahmed Bakiri a été libéré, après quatre ans de détention provisoire.

Sept ans après les faits, le quinquagénaire comparait jusqu'à jeudi devant les Assises de l'Hérault pour meurtre et tentative de meurtre. Il encourt 30 ans de réclusion criminelle.

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