Selon la police, près de 400 personnes ont participé mardi 5 mars au Karnaval des Gueux, malgré l’interdiction préfectorale. Les forces de l'ordre ont empêché les participants d'entrer dans le centre-ville de Montpellier. Parmi les 6 personnes interpellées, trois ont été déférées au parquet.
400 personnes, 6 interpellations. Le Karnaval des Gueux a réuni du monde hier à Montpellier, malgré son interdiction. Contrairement aux années précédentes, le cortège n’a pas réussi à entrer dans le centre-ville, protégé par plusieurs camions des forces de l’ordre, dont un canon à eau.
Le cortège comprenait une dizaines de personnes vêtues de gilets jaunes. Tous les participants ont déambulé dans les rues autour du centre historique de Montpellier, durant près de trois heures.
Mobilier urbain détruit
Du mobilier urbain a été dégradé, des poubelles ont été incendiées, et un épouvantail à l’effigie de Philippe Pétel (ancien doyen de la faculté de droit de Montpellier interdit d'enseigner pendant cinq ans suite à des violences survenues dans la faculté en 2018) a été brûlée devant la porte de l’Université de Montpellier.En fin de soirée, une centaine de personnes dont certaines étaient déguisées, et portaient des masques, demeurait sur la place Carnot dont les issues ont été bloquées par les forces de l'ordre. Quelques grenades lacrymogènes ont été lancées par les forces de l'ordre à mi-chemin du parcours. L'un des participants ne comprend pas cette situation.
Vers 22h30, un ordre de dispersion a été lancé par la police.On se retrouve encerclés, on ne peut pas rentrer chez nous. Nous sommes venus faire la fête, c'est bizarre. Je suis déçu parce que le Karnaval est une fête populaire, nous vivons dans une région qui réclame ce patrimoine et qui le met en avant, mais qui ne respecte même pas cet héritage culturel qu'est le Karnaval alors au bout d'un moment, on peut se poser la question concernant cette mise en avant du patrimoine. Au final, dès que l'on fait des choses qui nous appartiennent, nous sommes quasiment criminalisés. C'est n'importe quoi.
Malgré ces quelques débordements, l'évènement a été plus calme que les autres années. Pour rappel, cette manifestation avait été interdite par le préfet de l'Hérault Pierre Pouëssel, qui avait mis en avant des "débordements récurrents" lors de cet événement annuel. Parmi les 6 individus interpellés, trois ont été déférés au parquet : un homme de 35 ans pour tag, un homme de 22 ans pour transport de produits inflammables et un homme de 23 ans pour outrage. Deux personnes ont été libérées et un jeune de 18 ans était toujours en garde à vue à 19h mercredi pour tag.
Voici le reportage de Luc Calmels, Audrey Guiraud et Elvira Diaz.